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Russie : l’underground punk et antifa en procès

17avril 19 novembre 2014 Commentaires fermés sur Russie : l’underground punk et antifa en procès

Le site Rue89 a publié un long article sur Alexei Soutouga, prisonnier antifasciste russe.

Antifa_Soutouga

Avec ses tatouages sur les bras et sa boule à zéro, Socrate (né Alexei Soutouga) ne ressemble guère à un philosophe grec. Mais à l’instar de son homonyme, sa politique lui a attiré des ennuis avec les autorités.

Au cours des dernières années, il est devenu un leader bruyant dans la communauté punk anti-fasciste (antifa), mouvement de réaction face aux effectifs toujours plus nombreux des groupes ultra-nationalistes et néonazis de la Russie.

Aujourd’hui, suite à un évident simulacre de procès, il purge une peine de trois ans de prison. Bien que considérés parfois comme des mouvements marginaux, les groupes punk fascistes et antifas exercent une certaine influence, gagnant peut-être même les plus hautes sphères des médias et du gouvernement russe.

Incarcéré après un procès suspect

La condamnation de Socrate a surtout porté sur le rôle qu’il a joué dans une bagarre en janvier dernier. Selon les autorités, lui et trois complices auraient attaqué des jeunes au café Sbarro, à Moscou, en brandissant un marteau bricolé.

Socrate a cependant déclaré n’avoir fait que parler aux accusés, qui l’avaient reconnu pour un leader antifasciste.

Plus tard, le groupe s’est retrouvé pris dans une rixe, dans une salle adjacente, où Socrate est intervenu pour séparer les protagonistes.

D’après Mediazona, un site « watchdog » [littéralement : « chien de garde », sorte de site web observatoire d’un phénomène donné, ndlr] pour les droits des détenus, l’affaire fourmille de détails suspects.

Et notamment un : les trois hommes prétendant avoir été attaqués par Socrate ont participé à des rassemblements néonazis et témoigné maintes fois auparavant dans des procès contre des antifascistes.

Des documents du tribunal comportaient des dates qui ne correspondaient pas, certaines antérieures à la prétendue agression, donnant ainsi aux experts judiciaires des raisons de penser que le procès avait été monté de toutes pièces contre Socrate.

Plus récemment, on a rejeté sa demande d’appel au motif qu’il l’aurait soumise trop tard, bien que d’après les avocats de Socrate, le gouvernement aurait, encore une fois, changé la date du document pour éviter un nouveau procès.

Il se peut que la notoriété accrue de l’intéressé l’ait mis dans le collimateur du gouvernement. Son rôle de leader au sein des milieux antifas, connus pour leur opposition farouche au Kremlin, s’est précisé au cours de l’an passé.

Après avoir été inculpé dans différentes affaires, il a été relâché en début d’année, en vertu de la même loi d’amnistie qui libéra des membres des Pussy Riot.

L’effervescence médiatique qui s’est ensuivi a valu à Socrate une interview avec la seule chaîne de télévision indépendante de Russie, TV Dojd [TV Pluie], au cours de laquelle il a milité pour les droits des détenus.

Les antifas et l’Internet russe

RuNet (l’Internet russe) s’était déjà rallié autour de Socrate, créant une collecte de fonds en ligne pour le soutenir lors d’une précédente incarcération.

Il y avait répondu par une série de lettres adressées à la communauté antifasciste, qui en assura une large diffusion grâce à ses sites web. Sur Internet, la mouvance antifa est hétéroclite et très présente, ses adeptes utilisant toutes les formes de média pour diffuser un large éventail d’idéologies politiques que réunit une opposition au racisme, à l’homophobie et au totalitarisme.

Nombre de ces collectifs dérivent de groupes occidentaux du même acabit, tels les mouvements Sharp et Rash. Comme eux, les activistes russes créent et partagent du punk rock, des fanzines, de l’art et des films en lien avec les mouvements antifas.

Il y a lieu de penser que les médias russes pourraient en fait être noyautés par les ultra-nationalistes et les néonazis. L’accusation contre Socrate reposait en grande partie sur une photo retrouvée sur la scène du crime et publiée par l’agence de presse en ligne Ridus.

Curieusement, la photo en question n’est apparue sur le site qu’après le début du procès, en avril, soit plusieurs mois après l’incident, laissant penser qu’il y a peut-être eu collusion entre les autorités russes et Ridus.

Mediazona et des sites de veille sur les nazis ont établi des liens entre le rédacteur adjoint de Ridus, Andreï Gouloutine, et des néonazis et ultra-nationalistes.

Par le passé, Gouloutine a été batteur dans deux célèbres groupes punk ultra-nationalistes, les Gangs of Moscow et Right Hook. Il a également entretenu des rapports étroits avec Russkiy Obraz, une organisation ultra-nationaliste dont le leader devait fonder le groupe néo-nazi Born.

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