Le collectif Bagoaz est né le 31 janvier dernier, prenant la suite de Ni ere banoa. Inscrit dans la durée, il porte l’objectif de défendre le respect des droits des prisonniers et des exilés, en mobilisant la société sur le sujet. En vue de faire avancer « la résolution politique, démocratique et pacifique du conflit ».
Le projet est clair : accompagner et défendre les droits des prisonniers et des exilés politiques basques. Présenté ce jeudi 19 février par ses trois porte-paroles, le collectif Bagoaz (« nous allons ») s’est constitué le 31 janvier dernier avec la participation de 24 organisations politiques, syndicales et associatives. Il prend la suite de Ni ere banoa (« j’y vais »). Le « je » laisse place au « nous » pour créer « des dynamiques collectives fortes afin d’en finir avec les mesures d’exceptions ».
La manifestation organisée par Ni ere banoa avait rassemblé 8 000 personnes le 14 juin dernier, recueillant le soutien de la jeunesse, d’élus de tous bords et de syndicalistes qui défilèrent ensemble sous la banderole « Droits de l’Homme – Résolution – Paix ». « C’est la première fois au Pays Basque nord que les revendications des prisonniers et des exilés et le soutien au processus de paix étaient portés par autant de voix plurielles. » De cette action inscrite dans la ligne de la Déclaration d’Aiete de 2011 est né le collectif Bagoaz.
La nouveauté tient essentiellement dans la formalisation de ses objectifs et de ses actions. Bagoaz va oeuvrer à l’information, la sensibilisation et la mobilisation sur le respect des droits des prisonniers et des exilés. En complémentarité avec les autres collectifs du nord et du sud (EEPK, EIPK, SARE, Bake Bidea).
S’inscrivant dans le temps, le collectif porte des revendications pour lesquelles il attend ce qu’il appelle des « avancées immédiates » de la part des gouvernements français et espagnol : la libération de toutes et de tous les prisonniers ; le retour de toutes et de tous les exilés ; l’amnistie générale qui « doit être partie prenante de la résolution intégrale du conflit » ; la fin des mesures et des législations d’exception, dont le Mandat d’Arrêt Européen (MAE).
La participation de la société civile pour la mobilisation des Etats
Ses actions ont une vocation incitative à l’égard des Etats français et espagnol : il déplore « le refus de tout dialogue et de tout geste » sur ces questions. « Le Pays Basque est entré dans un nouveau contexte mais [ils] se placent à contre courant de l’histoire en refusant d’entrer dans le processus, plus même en multipliant les provocations répressives », entre autre écho aux arrestations de janvier dernier lors du procès de Madrid.
Quatre campagnes sont dès aujourd’hui actées. Le 16 mai prochain, un atelier citoyen sera ouvert à tous pour réfléchir à « la fin de la dispersion ». Un rassemblement est prévu le 26 mars pour la libération d’Ibon Fernandez Iradi, atteint d’une sclérose en plaques, jour de l’évocation en appel de sa suspension de peine. Le 4 avril prochain sera organisé un moment fort pour la libération conditionnelle des prisonniers, en soutien au huit personnes qui la préparent ou l’attendent. Lorsqu’il sera sollicité, le collectif s’engage à soutenir les démarches des exilés, en vue de leur retour.
Les vingt-quatre composantes de Bagoaz :
Ligue des Droits de L’Homme ; Bake Bidea ; Cimade ; Etxerat ; Comité pour la Défense des Droits de l’Homme en Pays Basque ; Anai Artea ; Observatoire International des Prisons Pays Basque ; Herriarekin ; LAB ; Union Syndical Solidaire ; ELB ; CFDT santé sociaux Pays Basque ; La Commune ; Indar Beltza ; Ahaideak, CAR/EKB ; Aitzina ; EHZ ; EELV ; EHBAI ; Abertzaleen Batasuna ; Sortu ; NPA Pays Basque ; Autonomia Eraiki ; Eusko Alkartasuna.
Source: Mediabask
http://mediabask.naiz.eus/fr/info_mbsk/20150219/ni-ere-banoa-devient-bagoaz-le-collectif-de-soutien-aux-exiles-et-prisonniers-politiques-basques
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