Ce samedi 31 janvier, près de 600 personnes se sont rassemblées autour des quatre jeunes arrêtés en début de semaine, puis relâchés. Réunies autour du slogan »Non à la répression, oui à la résolution », elles ont défilé dans les rues de Bayonne et dénoncé l’attitude répressive des Arrestation de quatre personnes
Mardi 27 janvier, le Parquet anti-terroriste a procédé à quatre arrestations. Les jeunes bayonnais Haitz Agirrebarrena et Teo Salamon, Jean-François Magis à Itxassou et Alex Feldmann à St-Martin-d’Arrosa. L’objet de leur arrestation pourrait être une « série d’attentats dont un incendie criminel à Itxassou ». Des rassemblements sont prévus à Bayonne, Itxassou et St-Martin-d’Arrossa en soirée.
Mardi 26 janvier, quatre jeunes basques étaient arrêtés à leurs domiciles à six heures du matin par ordre de la section antiterroriste de Paris. Amenés à Pau, trois d’entre eux ont été relâchés sans charge. Le quatrième a été envoyé à Paris le jeudi 29 puis relâché sous contrôle judiciaire le lendemain.
Ces arrestations ont ému une douzaine d’associations et d’organisations politiques qui ont mobilisé 600 personnes ce samedi 31 janvier. Les manifestants ont défilé de la place Saint-André à la place de la Liberté en arpentant les rues bayonnaises sous le slogan »Non à la répression, oui à la résolution », et au sec, les pluies diluviennes de cette fin de semaine s’étant interrompues momentanément.
En tête du cortège, trois des jeunes hommes arrêtés cette semaine : Haitz Agirrebarrena, Alex Feldman et Teo Salomon, accompagnés entre autres par Koldo Etxegarai, porte-paroles d’Aitzina. Dans la foule qui les suivait des élus abertzale, des membres d’EH Bai, des syndicalistes de LAB.
Dans le même calme qui accompagnait la manifestation depuis son départ, la prise de parole a dénoncé »l’attitude méprisante qu’ont eu les forces de police qui ont fermé la porte au nez des familles, les laissant sans aucune information. »
Faisant écho à la récente opération policière menée à l’égard des avocats au Pays Basque sud, le procès de la garaztar Intza Oxandabaratz »et les attaques incessantes que subissent les prisonniers politiques basques », les jeunes ont réaffirmé l’engagement du Pays Basque dans le processus de paix dans lequel »la répression n’a pas lieu d’être », et réclamé »la résolution du conflit, maintenant. »
Regrettant la criminalisation de la jeunesse basque menée par l’Etat français et l’Etat espagnol et leur entrave aux revendications militantes, ils leur demandent de sortir »de leurs schémas caduques ». Et en appellent à »la société qui sera la seule garantie pour que des opérations de ce genre ne se reproduisent pas.’
Source: Mediabask
http://mediabask.naiz.eus/fr/info_mbsk/20150131/les-manifestants-se-sont-opposes-a-la-repression
Pourquoi ces arrestations ?
27/01/2015 |
Voilà trois ans que le Pays Basque est engagé dans un processus de résolution du conflit. Après la déclaration d’Aiete et le cessez-le-feu unilatéral de l’ETA, l’ensemble des partis politiques qui composent le Pays Basque Nord ont présenté il y a quelques semaines une proposition dans laquelle ils demandent au gouvernement français de s’engager dans ce processus de paix.
Après les arrestations de ces dernières semaines au sein du mouvement de jeunes Aitzina concernant le vol de panneaux de signalisation routière, Paris a lancé ce matin une nouvelle offensive contre le processus de paix, en arrêtant quatre jeunes abertzale à l’heure du laitier.
Voilà des décennies que le gouvernement français utilise la même recette concernant les problématiques du Pays Basque : refus de reconnaître son existence, refus d’officialiser sa langue, mise en place d’opérations policières contre le mouvement abertzale, dont les idées sont pourtant de plus en plus partagées au sein de la société.
La répression a toujours été un moyen utilisé par le gouvernement français dans le rapport de force qu’il veut entretenir avec le Pays Basque. Les armes se sont pourtant tues au Pays Basque depuis des années, et l’organisation ETA a lancé un appel à plusieurs reprises aux gouvernements français et espagnol pour qu’ils prennent part à une résolution définitive de ce conflit.
Les arrestations de ce matin sont-elles la contribution de l’Etat français au processus de paix ? Quel est son objectif en envoyant son armée de policiers « anti-terroristes » au Pays Basque ? N’est-il pas d’alimenter des souffrances, souffler sur des braises, et créer au sein de la jeunesse abertzale un sentiment d’injustice qui pourrait se transformer en tensions inutiles ? Les services « anti-terroristes » français n’ont-ils pas autre chose à faire en ce moment que s’attaquer à la jeunesse abertale ?
Le gouvernement français, qui ne souhaite pas répondre aux attentes du Pays Basque, essaie avec ces arrestations de déplacer le curseur sur un autre registre qu’il maitrise parfaitement : la répression. Le Pays Basque est entré unilatéralement dans un processus de paix, et il attend du gouvernement français qu’il arrête de s’entêter dans ses vieilles recettes qui n’ ont plus lieu d’être. C’est en cela que les arrestations de ce matin sont inacceptables : les jeunes qui s’organisent pour répondre aux problématiques du Pays Basque n’ont rien à faire dans des commissariats ou en prison.
Source: Mediabask
http://mediabask.naiz.eus/fr/info_mbsk/20150127/pourquoi-ces-arrestations
Comments are closed.