Suite au décès de Iosu Uribetxebarria, ETA a rendu public un communiqué dans lequel l’organisation fait référence à l’opération menée par la Guardia Civil contre seize citoyens basques. Elle renvoit aussi à la volonté de l’Etat de maintenir les prisonniers en détention »coûte que coûte ». Après avoir appelé à la réflexion du Gouvernement basque – dont le siège est situé à Gasteiz – sur toutes ces questions, l’organisation réclame la sortie de »cette folle spirale dans laquelle l’Espagne veut nous entraîner ».
»Il est temps de libérer les chaînes. Celles des prisonniers et celles d’Euskal Herria. Que Iosu [Uribetxebarria] soit le dernier emporté par cette cruauté. Agur eta ohore Eperra ! » Ainsi se conclut le communiqué envoyé par ETA à NAIZ, suite au récent décès de l’ancien prisonnier d’Arrasate (Gipuzkoa).
Après avoir exprimé ses condoléances à la famille et aux amis du prisonnier, ETA a rappelé que Uribetxebarria a été »violemment torturé », qu’il a vécu quinze années sous le coup de la politique de dispersion et sept incarcéré malade. »Ils voulaient le tuer en détention, jusqu’à ce que la dure lutte pour sa dignité et la solidarité citoyenne le conduisent à la liberté. Malgré sa liberté, le harcèlement n’a jamais cessé. Jusqu’au dernier moment les tentatives pour l’emprisonner ont perduré. Jusqu’à ce que son corps s’éteigne. Jusqu’à hier. »
»La brutalité de l’Etat espagnol est venue à bout de Iosu, mais cette brutalité ne s’est pas arrêtée avec la mort de Iosu. La soif de vengeance avance, cherchant à s’étancher » ajoute l’organisation qui vient rappeler la récente opération menée contre la solidarité pour les prisonniers basques. A ce sujet, elle appelle le Parti Nationaliste Basque (PNB) à réfléchir sur la façon dont son attitude sur ce terrain favorise la répression de l’Etat.
ETA considère que »de l’huile a été jetée sur le feu », cette opération ayant alimenté des thèses policières qui »déforment le travail des avocats et conduisent à contrôler les prisonniers ». Et elle reproche à Lakua de »mentionner mille fois les droits de l’Homme » mais de ne jamais adopter de posture décisive »contre leur violation ». L’organisation déplore la critique émise par le PNV au sujet de l’opération policière : »Seize citoyens basque arrêtés, et il semble que l’absence de loyauté du Gouvernement espagnol est le problème ».
ETA lie un troisième élément à tout cela, en se référant à la question carcérale même : »Ils sont en train d’inventer de nouvelles voies pour maintenir les prisonniers basques en détention coûte que coûte. Ceux qui sont sur le point d’y entrer et ceux qui sont sur le point d’en sortir, tous en prison. Les abus de l’Espagne n’ont aucune limite et son système juridique et institutionnel pourri n’a aucune solution. » Elle considère qu’il s’agit d’une attitude »vindicative », qui va encore plus loin dans la mesure où elle porte aussi un objectif politique : »Maintenir en otage les prisonniers basques, afin que le Pays Basque reste prisonnier de l’Espagne ».
Le communiqué conclut en plaidant pour »sortir de cette folle spirale dans laquelle l’Espagne veut nous entraîner. Il est temps de libérer les chaînes. Celles des prisonniers et celles du Pays Basque. »
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