La ligue des droits de l’Homme participe activement à la coordination « pour une voie politique » initiée par Corsica libera. Alors que se profile un débat sur l’amnistie à l’Assemblée de Corse, la LDH précise quels sont, pour elle, les enjeux de la période actuelle.
Ces dernières décennies, les Corses ont vécu au rythme des cycles de violence et de répression. Aujourd’hui, avec le dépôt des armes par le FLNC et grâce au travail politique de l’Assemblée de Corse, un processus d’apaisement durable est possible. Marqué par les hésitations et le manque d’ambition, le débat engagé par le gouvernement demeure incertain.
Nul ne peut ignorer que ce processus s’inscrit dans une crise sociale et économique profonde. Son échec ouvrirait la porte au renoncement démocratique, au repli xénophobe, à d’autres violences. Les Corses veulent le développement. Ils veulent maîtriser leur destin en s’inscrivant autrement dans la République, sans rien perdre de leur singularité. Ils revendiquent de nouveaux droits, une nouvelle citoyenneté.
Pour avancer, deux obstacles doivent être levés. Il faut que cesse l’activisme antiterroriste qui continue à jeter le trouble. Nous savons les blessures profondes qu’ont laissées quarante années de violence et de répression. Mais il faut avoir le courage de porter au débat l’amnistie et toutes les autres questions de nature à contribuer au processus d’apaisement en cours et construire l’avenir. L’avenir, c’est aussi la nécessité de garantir la singularité corse dans la République. Rien ne sert de retarder sans cesse l’échéance puisque les réponses réglementaires et législatives atteignent leurs limites. Le courage politique consiste également à ouvrir le chantier républicain d’une réforme constitutionnelle
Le bureau de la section de Corse de la LDH : Jean Claude Acquaviva, Maryline Antoni, Jean-Pierre Arrighi, Antonin Bretel, Frédérique Campana, Jean Sébastien De Casalta, Claudette Dézert, Gérard Mortreuil, André Paccou, Christine Paccou-Mattei, Elsa Renaut, Dominique Renucci, Sampiero Sanguinetti, Marie Louise Serra, Michèle Zevaco.
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