A l’approche des dates de leurs jugements en appel, tout un groupe de détenus d’opinion au Maroc a entamé une grève de la faim illimitée depuis plusieurs semaines.
Il s s’agit essentiellement de jeunes étudiants, militants de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM), emprisonnés à Kenitra, Fès, Marrakech et Oujda.
Les grévistes de la faim réclament de pouvoir poursuivre leurs études, d’être regroupés dans la même prison et surtout de passer rapidement devant le juge en vue de leur libération puisque leurs dossiers sont vides. Ces jeunes ont été arrêtés pour avoir participé à des manifestations pacifiques au sein des universités.
Il s’agit de :
- Zakaria Rakass qui ne s’alimente et ne boit plus depuis le 13 avril. Il attend son jugement initialement prévu le 15 avril à Kenitra.
- Radouane Adimi dont le jugement est initialement prévu le 16 avril à Marrakech. Son camarade Aziz Khalfaoui a quant à lui été libéré a l’issue de cette convocation au tribunal.
- Allaa Darbali dont le procès est initialement prévu le 21 avril à Marrakech.
- Mimoun Iznay et son groupe dont le procès est prévu le 23 avril à Oujda.
- Abdelwafi Aakil et son groupe dont le jugement est prévu le27 avril à Fès.
L’association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) s’inquiète de l’état de santé de ces détenus d’opinion et tire la sonnette d’alarme sur les conditions de leur détention. Cette action met la lumière sur la dégradation de la réalité des droits humains au Maroc. Deux événements viennent de nous le rappeler malheureusement. La liberté de manifester a été bafouée à deux occasions différentes le 18 avril : à Smara au Sahara, où la police a violemment dispersé des manifestants et à Rabat, où le rassemblement, organisé par le Réseau marocain de solidarité avec les peuples, contre l’intervention militaire au Yémen, a été violemment réprimé par les forces de l’ordre. Plusieurs défenseurs des droits de l’Homme ont été pourchassés et blessés, ce qui a nécessité leur admission à l’hôpital pour recevoir des soins.
L’ASDHOM qui condamne la brutalité qui a accompagné cette nouvelle atteinte au droit élémentaire de manifester pacifiquement, dénonce tout autant les conditions de détention dont souffrent les prisonniers politiques et d’opinion en grève de la faim. Elle renouvelle son soutien à tous les prisonniers politiques et est plus que déterminée à poursuivre sa campagne de parrainage qu’elle a lancée en novembre 2012 en leur faveur.
Paris, le 19 avril 2015
Contact : asdhom@asdhom.org
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