Texte de la conférence de presse donnée en euskara, castillan et français à la fin de l’Assemblée Générale Nationale d’Etxerat à Iruña
Cette assemblée sert aux familles à s’offrir mutuellement chaleur et solidarité et à prendre des forces pour poursuivre notre chemin. À mesurer les soutiens que nous avons recueillis tout au long de l’année. A réaffirmer le soutien envers l’association. Mais aussi à prendre le temps de regarder où nous en sommes.
Nous sommes en train de dessiner la fin de la dispersion. Cette assemblée nous a montré que nous avançons dans le bon chemin. Même si nous sommes touchés par la dispersion de façons très diverses, ce sont bien les centaines ou milliers de kilomètres qu’il faut parcourir en bus, en train, en avion, en voiture, pour voir nos proches emprisonnés ou en exil, qui nous réunissent.
Dans l’accomplissement de notre tâche, cette assemblée est un temps important, qui nous donnera la force d’entamer le prochain voyage. Mais qui nous permet aussi de voir que nous nous rapprochons du moment où ce voyage qui met notre vie en jeu n’aura plus lieu d’être. D’une façon ou d’une autre, chaque jour nous rapproche de la fin de la dispersion.
C’est ce que nous ont montré ceux qui sont réunis ici. Dans ce sens, cette Assemblée est inhabituelle. Tant du point de vue de la participation des familles que de celle des acteurs politiques et sociaux venus nous montrer leur soutien. Inhabituelle, parce que cette année a été très difficile. Les quatre premiers accidents de l’année se sont produits, tous en avril. Il y en a eu 10 en 2014. Et ce chiffre ne montre pas la réalité. On retient surtout les dégâts matériels. Nous ne parlons pas d’un accident mais de familles ou groupes d’amis touchés par un accident. L’Histoire ne pourra pas éviter la reconnaissance de notre souffrance. Dans ce récit, ont leur place les 16 personnes qui ont laissé leur vie sur les routes de la dispersion, auxquelles nous avons rendu aujourd’hui l’hommage qu’elles méritaient. Et nous n’oublions pas ceux qui sont malades et doivent être libérés dans la plus grande urgence, parmi lesquels Ibon Iparragirre, Aitzol Gogorza, Ibon Fernandez Iradi, Txus Martin…
Ils ont voulu attaquer deux de nos piliers : la défense juridique et l’assistance médicale. Mais comme la vague de solidarité est impossible à arrêter, ils ont dû aussi s’en prendre à notre association. Cela ne fait que prouver que nous sommes dans le bon chemin. Car nous allons mettre fin à cette souffrance qu’ils veulent prolonger.
Au niveau du travail d’interpellation, nous avons évoqué les relations faites cette année par notre association avec un grand nombre de différents acteurs, notamment au niveau européen avec notre visite au Parlement, où nous avons pu partager notre réalité avec un certain nombre de députés. Ces efforts cherchent à ouvrir notre fenêtre sur le monde, et ils ne s’arrêteront pas là.
Chacun de nous ici a de nombreuses raisons d’en finir avec cette dispersion aux cruelles conséquences. Toutes ces raisons se résument en une simple expression : les droits humains. Le terrain de travail d’Etxerat. D’où son importance, car c’est un travail que personne d’autre ne peut faire. Nous n’allons pas perdre notre temps à demander… nous allons en finir avec la dispersion et les violations de droits. C’est en vain qu’ils essaient de nous arrêter, ils ne pourront jamais éteindre la flamme de la solidarité. Car elle brûle en nous.
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