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Communiqué de la Campagne contre la répression politique et la torture sexuelle

17avril 20 mai 2015 Commentaires fermés sur Communiqué de la Campagne contre la répression politique et la torture sexuelle

Communiqué de la Campagne contre la répression politique et la torture sexuelle, 9 ans après la répression à Texcoco et à San Salvador Atenco*

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Nous n’oublions pas la répression des 3 et 4 mai 2006, à Texcoco et San Salvador Atenco. Elle a constitué un châtiment exemplaire, toute sa brutalité déversée sur nos corps, les fibres les plus sensibles de notre être ont été touchées et ensuite, exhibées.

La solidarité a été le prétexte utilisé par l’État pour assiéger, frapper, perquisitionner des domiciles, assassiner et torturer. Ce fut un acte de guerre contre l’Autre Campagne [aujourd’hui la sexta], ils ont essayé, par la terreur, de nous annuler, nous réduire, nous démobiliser.

La réponse a été merveilleuse, une vague de solidarité a réussi à rompre le siège policier à San Salvador Atenco, une campagne nationale et internationale a commencé, où des milliers et des milliers d’adhérents à la Sexta [nationale] et la Zezta Internationale ont obtenu la libération de ceux et celles qui avaient été emprisonné-e-s : L’alerte rouge lancée par l’EZLN [Armée Zapatiste de Libération Nationale] et son appel à mobilisations, les blocages des routes et les actions dispersées réalisées de part et d’autre du pays et du monde, le piquet de protestation [aux environs de la prison], les gardes, le barco**, les concerts solidaires, les cris depuis l’autre côté du mur de la prison. Tout cela, a été l’effort et le fruit de la solidarité et de l’organisation de nous tous et toutes qui sommes la Sexta et des gens solidaires d’en bas.

La violence est inhérente au capitalisme et à l’État, comme un binôme du système d’exploitation et de domination. Évidemment cette dernière n’est pas nouvelle, cependant à présent nous pouvons voir comment elle s’aggrave, s’approfondit et se socialise, ce qui plonge la société dans l’incertitude, la peur et la paralysie.

Il est de plus en plus évident que la répression est une pratique généralisée dans ce pays, nous avons vu avec horreur comment la politique d’en haut a annoncé une guerre contre le trafic de drogues, pour, dans les faits, la diriger contre la société, contre les gens d’en bas : des milliers de personnes ont été assassinées; et de la même manière le crime fait aux femmes s’est déployé ; d’autres femmes et d’autres hommes, aussi par milliers, ont disparu ; beaucoup d’autres personnes ont été le bouc émissaire qui remplit les prisons, grâce aux déclarations auto-inculpatoires arrachées par les corps policiers et militaires après de terribles séances de torture au cours desquelles la torture sexuelle apparaît de plus en plus comme une pratique généralisée contre les femmes.

Il existe aussi, la répression sélective contre les résistances qui luttent contre ce système asphyxiant, prédateur de la vie. Nos frères et soeurs bases d’appui Zapatiste ont été la cible d’une guerre ouverte et de plus en plus hostile et violente de la part de groupes paramilitaires, ce sont des attaques systématiques contre la construction de l’autonomie des communautés Zapatistes. C’est le système de la domination qui, à travers de la CIOAC Historique**, a perpétrée le terrible crime; frapper, à coups de machette, torturer et assassiner le maître [votan] zapatiste Galeano.

La nuit du 26 au 27 septembre jusqu’à l’aube a été terrible pour les normaliens d’Ayotzinapa, avec le meurtre de 6 personnes, dont trois normaliens, les 43 étudiants disparus, en plus d’un autre étudiant dans le coma. Dans la même logique pour générer la terreur, on comprend la brutalité exercée contre Julio César Mondragón.

Les stratégies de contrôle social sont dessinées minutieusement : Selon la cible , selon le dommage qu’elles essaient de provoquer, selon la réaction qu’elles attendent. L’État se prépare et affute son coup. Certaines fois c’est à travers les forces policières et militaires que la violence est exercée, d’autres fois, à travers des groupes paramilitaires ou par le biais du trafic de stupéfiants.

Nous, en 2008, quand nous avons entamé ce cheminement collectif, nous avons pensé qu’il était et continue d’être vital, de caractériser la répression, décortiquer ses objectifs, comprendre les stratégies et les méthodes utilisées pour briser les personnes et les collectivités ; comment constituer une communauté ? comment fortifier l’organisation ? Élaborer des stratégies de confrontation tous et toutes, ensemble. Notre pari – le pourquoi de notre travail – c’est de nous organiser contre ce rouage du Capitalisme qu’est la répression.

Ils nous répriment pour nous briser, mais ensemble hommes et femmes nous nous reconstruisons.

Faire appel à la mémoire, cette proposition n’est pas des moindres, il s’agit de reconstruire notre histoire racontée par nous-même, recourir à la vérité, de comment les événements se sont passés, comment nous avons vécu, survécu, comment nous avons fait face au puissant. Ce sont des expériences collectives qui nous renforcent et qui nous rappellent que nous regardons le pouvoir en face et même avec la peur toujours là, même en étant petites, nous lui faisons face.

Neuf ans se sont écoulés et nous n’oublions pas, parce qu’aujourd’hui plus que jamais la répression est en vigueur. Nous ne pardonnons pas parce que le meurtre, la prison, la torture et la disparition continuent d’être le langage d’en haut. L’État affine sa stratégie : nous démobiliser par la violence n’a pas fonctionné. Maintenant il a recourt à la pression et aux menaces, ce ne sont plus les bêtes en uniforme qu’ils envoient, maintenant ce sont des hommes et femmes habillées avec des vêtements coûteux, avec de portefeuilles pleins de prébendes et de pots-de-vin, qui essaient de nous casser à travers la création de fonds et d’indemnisations. Nous insistons : nous ne cédons pas devant les stratégies de l’État, nous continuons la lutte, nous continuons à parier sur une « autre réparation » celle qui reconstruit le tissu social, la confiance, la solidarité, celle qui évoque la mémoire et construit la vérité pour nous celles et ceux qui sommes en bas.

Solidarité et soutien mutuel
Mai 2015.

Campaña contra la represión política y la tortura sexual [Campagne contre la répression et la torture sexuelle]

Traduit par Les trois passants et Caracol Solidario

*La Campagne contre la répression et la torture sexuelle est menée par des femmes qui ont été arrêtées lors des opérations du contrôle de population à Texcoco et à Atenco, le 3 et 4 mai 2006. Femmes qui ont survécu aux tortures à caractère sexuel et physique, telles que : les agressions, postures obligées pour un temps prolongé, et la prison. Depuis l’été 2008, ce groupe de femmes a commencé à travailler pour rendre visible les buts de la répression en abordant de manière franche et ouverte l’utilisation de la torture sexuelle comme instrument de contrôle social, utilisé couramment par la police et les militaires au Mexique. [https://contralatorturasexual.wordpress.com/]

** Barco : [le colis], c’est l’expression utilisée pour passer solidairement les produits nécessaires en prison : savon, shampoing, papier toilette… Dans ce cas précis, les personnes du piquet de protestation qui se tenait à l’extérieur de la prison, faisaient le « barco », c’est à dire, faisaient passer le colis aux prisonnières avec les produits dont elles avaient besoin.

*** Le 2 mai 2014, la CIOAC-Historique [Centrale Indépendante des Ouvriers Agricoles et Paysans] organisation paramilitaire liée au Parti de la Révolution Démocratique (gauche) a attaqué le Caracol de La Realidad, l’un des cinq centres régionaux où siègent les Conseils de bon gouvernement zapatistes, le bilan de cette attaque a été la destruction d’une école et une clinique, plusieurs personnes blessées et l’assassinat du votan [maître] Galeano, l’un des responsables de la Petite école zapatiste (Escuelita) qui symbolise la nouvelle initiative zapatiste internationale et nationale

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Voir la vidéo (en espagnol): Campagne contre la répression politique et la torture sexuelle, 9 ans après, sur: https://liberonsles.wordpress.com/

Voir aussi : Le Rapport de l’audience des Femmes dénonçant le cas Atenco devant la Commission Inter-américaine des Droits Humains. Sur: https://liberonsles.wordpress.com/les-prisonniers-datenco/

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