Conférence de presse donnée hier 10 juin à Durango par Etxerat, la famille de Gorka Fraile, un de ses médecins et son avocate. Ces derniers ont fait part de leur témoignage, dénonçant le traitement cruel subi de la part de son escorte par le prisonnier politique basque Gorka Fraile alors qu’il allait être opéré d’un cancer de la langue. Parmi de nombreuses autres violences, il a subi une biopsie menotté dans le dos, et il est resté attaché à son lit un jour et une nuit entiers, subissant le chahut bruyant et continuel des agents censés l’escorter.
Une fois encore, de graves violations de droits envers un prisonnier politique basque nous amènent à donner une conférence de presse. Un prisonnier, en l’occurrence, atteint d’une très grave maladie : Gorka Fraile. Il a reçu un traitement inhumain de la part des agents censés l’escorter, qui ont cherché à rendre les heures qu’il devait passer à l’hôpital de Badajoz les plus pénibles possibles. Un traitement cruel et inacceptable pour quiconque, a fortiori une personne gravement malade et ses proches.
La politique de dispersion, qui suppose une souffrance ajoutée, a des conséquences qui sont d’autant plus douloureuses dans les cas de grande vulnérabilité. Elle permet la violation du droit à la santé et empêche le travail des médecins de confiance des prisonniers. Elle permet le mépris de tout traitement digne et la passivité initiale de l’hôpital. La charge de souffrance ajoutée, qui est la base de cette politique pénitentiaire, affecte non seulement le ou la prisonnier-e mais aussi son entourage, famille et amis. Ce que Gorka a dû subir lundi dernier est la base de la maltraitance psychologique. Il est significatif qu’il se soit senti à un moment si désespéré qu’il ait été sur le point de renoncer à une opération vitale.
Nous nous posons des questions. Où sont les garanties lors des transferts ? Où est la responsabilité de l’hôpital ? Où est la conscience des médecins qui ont la compétence, le droit et le devoir de veiller au bien-être de leurs patients ? La législation pénitentiaire actuelle a pour objectif de maltraiter les prisonniers politiques basques et leurs familles. Parce tout en niant la nature politique de ces prisonniers, ils leur appliquent des mesures et des traitements spéciaux, basés sur une évidente soif de vengeance.
Pour garantir que de tels actes ne se reproduisent plus jamais, nous exigeons la présence des avocats et médecins de confiance lors des transferts et pour toute la durée du processus. Pour nous protéger des personnes endoctrinées par la politique de haine et de vengeance développée par les États et relayée par une partie des médias.
Pour tout cela, nous, familles et amis de prisonnier-e-s politiques basques, voulons alerter la société sur l’urgente nécessité d’en finir avec la dispersion et de mettre un terme définitif à tout cette souffrance. C’est plus urgent que jamais, parce que le temps en prison ne peut qu’empirer et aggraver la maladie et parce que nous sommes, en plus, en train d’assister à un nouveau tour de vis dans la situation des prisonnier-e-s politiques basques. Nous voulons Gorka à la maison, nous les voulons tous à la maison !
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