Source: Mediabask
Samedi 19 septembre, le collectif Bagoaz organise un atelier citoyen à Bayonne en vue de créer une dynamique pour mettre fin à la politique de dispersion. Appliquée presque systématiquement depuis plus de 25 ans, cette politique tient les détenus basques éloignés à parfois des milliers de kilomètres de leurs proche.
Bagoaz, le collectif de défense des droits des détenus basques, organise un atelier citoyen le samedi 19 septembre à la Bourse du Travail de Bayonne. Les participants seront amenés à réflechir sur le thème de la dispersion des détenus basques. En petits groupes de travail, chacun pourra faire part de ses idées afin d’en finir avec cette politique.
Depuis 26 ans, les Etats français et espagnol dispersent les détenus basques dans des prisons à des centaines, voire des milliers, de kilomètres de chez eux. Les associations de familles et de proches de détenus basques dénoncent « une violation de droits et une mesure d’exception ». Aujourd’hui, plus de 450 Basques sont détenus dans des prisons françaises (96), espagnoles (352), allemande (1), portugaise (1) et anglaise (1). Seuls cinq d’entre eux sont emprisonnés au Pays Basque.
Cette politique inflige une double peine aussi bien aux détenus qu’à leur famille et leurs proches. Chaque année, ils sont contraints de parcourir des milliers de kilomètres pour rendre de courtes visites à leur père, épouse, enfant, ami… Ces voyages ont de lourdes répercussions psychiques, organisationnelles et financières. Sans oublier que la route de la dispersion a déjà coûté la vie à seize personnes. Des proches trop âgés ou malades ne peuvent pas effectuer de longs trajets pour rendre visite à un détenu.
Soutien financier et moral
Il est vrai que les familles et les proches de prisonniers peuvent compter sur les collectifs et associations de soutien qui proposent une aide financière, technique, logistique et morale. A plusieurs reprises, leurs actions ont pourtant été criminalisées. Certains membres de collectifs ou d’associations ont reçu des menaces, d’autres ont été arrêtés.
Malgré l’annonce du cessez-le-feu définitif d’ETA en 2011, les Etats français et espagnol ne semblent pas s’impliquer dans le processus de paix en marche. Le rapprochement des détenus basques marquerait pourtant une volonté forte de s’impliquer dans la résolution du conflit au Pays Basque. La garde des Sceaux française, Christiane Taubira, a ouvert une porte en déclarant le gouvernement français prêt à « satisfaire » les demandes de rapprochement des détenus basques.
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