Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve a confirmé l’arrestation d’E. Urrutikoetxea, mardi 6 octobre au matin, à Saint-Denis (93). Le ministre le présente comme “un important responsable de l’appareil politique de l’ETA”. Son interpellation a été réalisée, précise-t-il, “quelques jours seulement après l’arrestation par les policiers français de trois autres membres de l’ETA, dans les Pyrénées-Atlantiques, le 22 septembre dernier” et il s’en félicite. Lors de sa visite au Pays Basque, il avait pourtant montré un signe d’ouverture pour le dialogue avec ETA.
D’aprés EuropaPress, deux autres personnes auraient été arrêtées dans la région parisienne au cours de la même opération.
Egoitz Urrutikoetxea était responsable de l’organisation de jeunes abertzale Gazteriak. Il avait été condamné en 1998 par la justice française pour jets de cocktails molotovs.
Attaché parlementaire du député européen Koldo Gorostiaga (Euskal Herritarrok), il avait à nouveau été arrêté en 2000 et condamné à dix mois de prison pour avoir agressé un policier, lors d’une manifestation de soutien à Daniel Derguy, prisonnier basque en grève de la faim. Au bout de cinq mois de détention à la Villa Chagrin de Bayonne, il avait bénéficié d’une liberté conditionnelle.
En 2003, il est arrêté avec six membres de Segi puis relâché. Il est recherché depuis 2007 pour « association de malfaiteurs » par les juges antiterroristes. Il a fait l’objet de deux mandats d’arrêts en 2007 et 2009, et a été condamné pour ses liens avec ETA.
Alors qu’il était en fuite, il a été jugé par les tribunaux français en 2008, pour « association de malfaiteurs à des fins terroristes » et condamné à quatre ans de prison. En 2009, le Tribunal correctionnel de Paris le condamne à 2 ans de prison et à 4 ans en 2010. En mars 2014, une personne avait été arrêté à sa place, par erreur, à Berrogain-Laruns (Soule). Il est le fils de Josu Urrutikoetxea, militant historique d’ETA.
Sortu a dénoncé l’opération qui s’est produite dans un contexte de campagne électorale. Cette attitude est « néfaste pour la paix », selon le parti abertzale de gauche.
Egoitz Urrutikoetxea comparaîtra jeudi 29 octobre devant la Cour d’appel de Paris pour une affaire pour laquelle il avait été jugé par contumace à six ans d’incarcération. En décembre, il sera présenté devant le tribunal de Paris pour deux autres affaires, jugées également en son absence, pour lesquelles il a été condamné à quatre ans de prison chacune .
Jeudi, son avocate, Me Laure Heinich, demandera le renvoi de l’audience. D’après ses explications, elle n’a pu prendre connaissance du dossier de 18 tomes que le 26 octobre.
Le 8, le magistrat en charge des exécutions de peines lui avait notifié les trois mandats d’arrêts dont il fait l’objet soit deux peines de 4 ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris et une peine de 6 ans par la Cour d’appel de Paris. Le juge des libertés avait ensuite pris la décision de le placer en détention. Depuis, E. Urrutikoetxea est emprisonné à Fresnes. A la suite de son arrestation, près de 300 personnes avaient manifesté pour exiger sa libération, et sollicité la participation de l’Etat français dans le processus de paix engagé depuis plus de quatre ans au Pays Basque.
Premières décisions le 13 novembre
La décision concernant les trois mandats d’arrêt à l’encontre d’Egoitz Urrutikoetxea sera rendue le 13 novembre. Lors de sa comparution devant la Cour d’appel de Paris, jeudi 29 octobre, son avocate avait plaidé pour la remise en liberté de son client. Concernant l’affaire pour laquelle il avait été jugé par contumace à six ans d’incarcération, elle n’a pas été abordée jeudi dernier.
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