Source: Mediabask
Neuf personnes se sont enchaînées aux grilles de la sous-préfecture de Bayonne pour exiger la libération de la détenue basque Lorentxa Guimon, gravement malade.
Mercredi 17 février, neuf personnes se sont enchaînées aux barreaux de la sous-préfecture de Bayonne pour demander la libération de la détenue basque, gravement malade, Lorentxa Guimon. Les neuf personnes ont été relâchées en fin d’après-midi sans charge avec un rappel à l’ordre
Pendant leur action, elles ont aussi déployé plusieurs banderoles. Au bout de 45 minutes, la police est intervenue en coupant les chaînes des neuf personnes. Toutes sont descendues sans résistance. Elles ont été amenées dans un forgon de police.
Dans un communiqué, les activistes ont réclamé la mise en liberté de l’Angloye. Ils expliquent que son incarcération ne fait qu’aggraver sa maladie » rappelant que depuis le mois de décembre elle a dû être hospitalisée par trois fois. « Il n’existe pas de traitement permettant de guérir la maladie de Crohn », insistent-ils.
Lorentxa Guimon est incarcérée à la prison de Rennes où elle ne reçoit pas, selon ses proches, les soins adaptés. La décision pour sa libération sera rendue le 25 février prochain.
Mercredi 17 février à 15 heures, Sylviane Alaux, députée PS des Pyrénées-Atlantiques et Paul Molac, député régionaliste du Morbihan rendront visite à la détenue Lorentxa Guimon, incarcérée à Rennes. Par ailleurs, six députés bretons ont alerté le garde des Sceaux à son sujet. Une manifestation aura lieu le 20 février à Rennes.
Lorentxa Guimon recevra la visite de Sylviane Alaux et Paul Molac mercredi à 15 heures à la prison de Rennes où elle est incarcérée. Ils seront accueillis par trois élus rennais. De nombreux élus bretons, dont six députés ont en effet pris position en sa faveur, alertant le garde des Sceaux sur son état de santé ou demandant sa libération. Ils appellent également à manifester pour sa libération à Rennes, le 20 février prochain.
Ainsi, il ne fait plus de doute que le cas de Lorentxa Guimon, détenue gravement malade atteinte de la maladie de Crohn, sensibilise la classe politique, PS compris. « Un peu tard « , regrette Maritxu Paulus Basurco, son avocate. « L’aggravation de son état est irréversible ».
Le 9 décembre, alors que sa cliente nécessitait des soins, le directeur de la prison annulait l’extraction arguant absence d’urgence vitale et lacunes sécuritaires. Le 14 décembre, elle était finalement hospitalisée en urgence. Le 28 janvier, des « raisons administratives » empêchaient une nouvelle fois son hospitalisation. L’avocate avait cette fois eu gain de cause le jour-même. Lorentxa Guimon restait hospitalisée jusqu’au 4 février. « L’expertise est très claire concernant son état, les conditions de rétention la mettent clairement en danger ».
Face à la situation, le syndicat Sud Santé Sociaux alertait la directrice générale du CHU de Rennes, mettant en copie la présidente du conseil de surveillance de l’Hôpital. Cette dernière n’est autre que Nathalie Appéré, députée-maire PS de Rennes et proche de Manuel Valls. La missive du syndicat est restée lettre morte mais début février, « Nathalie Apparé écrivait un courrier au garde des Sceaux pour alerter sur l’état de santé de cette détenue », précise son service communication. « Elle a eu peur d’être attaquée sur la rupture de l’égalité aux soins qui est au cœur de la mission de service public et qu’elle doit garantir en tant que présidente du conseil de surveillance « , dénonce un élu d’opposition.
Prise de position nouvelle, mobilisation d’ampleur
De son côté la direction de l’Hopital se refuse à tout commentaire : « nous sommes tenus au devoir de confidentialité « . Même silence à la Chancellerie : « la Justice est indépendante ». Les députés bretons Paul Molac, Luc Bleunven et Jean-René Marsac ont toutefois sollicité le garde des Sceaux pour exiger sa libération, la décision pour sa libération conditionnelle intervenant le 25 février prochain.
« Pour Paul Molac et Luc Bleuven, ce n’est pas étonnant mais Jean-René Marsac est un pur produit PS. C’est une prise de position assez nouvelle, voire inattendue », explique un membre du comité de soutien breton à Lorentxa Guimon. Même constat pour Glenn Jegou, conseiller municipal rennois de la majorité Apparet et qui a appelé à manifester le 20 février. Les députés Chantal Guittet et Richard Ferrand, députés PS eux aussi, n’ont pas été jusqu’à demander sa libération mais ont également alerté sur son état de santé.
Pour l’élue d’opposition rennaise Valérie Faucheux qui accueillera Sylviane Alaux et Paul Molac ce mercredi, « la question qui est posée et à laquelle le gouvernement doit répondre est celle de l’appel systématique concernant les libérations conditionnelles. Qui plus est au sein d’une justice d’exception sans jury citoyen comme c’est le cas dans les affaires terroristes. Il ne s’agit pas de remettre en cause la lutte antiterroriste mais de défendre le droit à la justice. Et il serait également temps que le gouvernement s’engage dans le processus de paix au Pays Basque ».
Une douzaine de membres du collectif de soutien breton ont également sollicité Marie-Thérèse Le Roy, la suppléante de Jean-Jacques Urvoas et donc sa remplaçante. Problème, elle ne prendra ses fonctions de députée que le 28 février. Les attachés parlementaires ont néanmoins promis de transmettre leur requête directement à leur ancien patron et nouveau garde des Sceaux. La manifestation du 20 février à Rennes, co-organisée par Bagoaz et le collectif de soutien breton ainsi qu’un rassemblement à la mairie d’Anglet le 24 février parachèveront cette mobilisation d’ampleur avant la décision de justice le 25 février.
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