Source: Mediabask
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Elgoibar pour souhaiter la bienvenue à Arnaldo Otegi, libéré le matin même. Le leader de la gauche abertzale a pris la parole sous les applaudissements ininterrompus de la foule. Après plus de 6 ans derrière les barreaux, Arnaldo Otegi n’a rien perdu de son assurance sur scène et de ses phrases percutantes.
La gauche abertzale n’est pas, en général, friande de leader. Mais là, il serait dommage de s’en passer. Arnaldo Otegi a été libéré mardi 1er mars, après six ans et quatre mois d’incarcération. Il s’est directement rendu dans sa ville natale, Elgoibar (Gipuzkoa), pour participer à un meeting de bienvenue.
Tous les éléments d’un ‘ongi etorri’ étaient réunis : remise de béret, fleurs, bertso et aurresku. En fin de meeting, Arnaldo Otegi a pris la parole devant une foule émue. « Independentzia, independentzia ! », le ton est donné dès ses premiers mots repris en cœur par les plusieurs centaines de personnes présentes. Un ton sincère, assuré et serein.
Ce n’est pas un hasard si il est souvent présenté comme un « leader ». Il en a le charisme et la rhétorique et l’a à nouveau prouvé lors de ce meeting. « Il y a sept ans, nous avions dit sur cette place que la gauche abertzale apporterait la paix, et nous l’avons accompli », a-t-il déclaré. Impossible pour lui de dire que la situation est normalisée tant que 400 basques dorment toujours en prison.
Il enchaîne un discours sans note, passant avec aisance de l’euskara à l’espagnol. Il n’aura oublié personne, Lorentxa Guimon, Urko Labaka et tous les autres détenus. Il a aussi salué les combats catalan, andalou, palestinien, saharaouis, kurde. Sans oublier le combat prolétaire et le « Pays Basque rouge ».
Il a aussi tenu à souligner que des personnes de plusieurs idéologies étaient présentes sur la place d’Elgoibar : « je salue les personnes du Parti Nationaliste Basque, du PSE, de Podemos et d’autres sensibilités ».
« Egin irri borrokatzera goaz, eta borroka egiten badugu, irabaziko dugu » (« souriez, nous allons nous battre, et parce que nous nous battrons, nous gagnerons », en basque), s’est-il exclamé. Pendant sa prise de parole, il est aussi revenu sur son aspiration à être candidat à l’élection du ‘lehendakari’ (président de la communauté autonome basque).
« Il y a eu beaucoup de présidents de la gauche abertzale dans nos cœurs, je leur dédie le béret qui m’a été offert. Et le vrai président c’est le peuple ! » a-t-il déclaré sous les applaudissements. « Dans les territoires libres, le meilleur président est le peuple, le meilleur maire est le peuple, parce que le peuple est, dans notre société, le président avant-gardiste et notre juge ».
Arnaldo Otegi a ensuite rejoint sa famille pour laisser la scène à Fermin Muguruza, Xabier Solano, Sorkun et Moro.
Comments are closed.