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Ibon Fernandez Iradi Détenu basque

EuskalHerria 9 avril 2016 Commentaires fermés sur Ibon Fernandez Iradi Détenu basque

Source: Mediabask

La justice française a refusé à plusieurs reprises la demande de suspension de peine du détenu basque, Ibon Fernandez Iradi, atteint d’une sclérose en plaques. Il a déposé un pourvoi en cassation et attend une date d’audience. La libération conditionnelle le 1er mars de Lorentxa Guimon, gravement malade, pourrait-elle changer la donne ? Entretien.

“En prison, toutes les conditions sont rassemblées pour que la maladie s’aggrave”

Lorentxa Guimon a été libérée. Cette décision de justice pourrait-elle avoir une influence positive sur votre demande de suspension de peine ?

Ibon Fernandez Iradi : Tout d’abord, je sais ce que c’est de subir les conséquences d’une maladie grave en détention, en ce sens, la libération de Lorentxa m’a rendu très heureux. Je l’embrasse de ma cellule.

D’autre part, chaque cas a sa particularité et son contexte. Dans mon cas, je ne pense pas que cette décision pourrait provoquer un changement. Nous concernant, les décisions dépendent d’élans politiques. Me concernant, ils n’ont même pas fait l’effort de le dissimuler. Vu la position des juges jusqu’à présent, je ne les vois pas changer d’avis.

Ils connaissent ma situation et l’état de la maladie grave dont je suis atteint. Alors que je remplis toutes les conditions pour bénéficier d’une suspension de peine, ils n’ont montré aucune volonté de me libérer. Ils ont pris la décision politique de ne pas me libérer en essayant de la déguiser avec des arguments juridiques. Je ne crois pas que cette situation ait depuis changé. Je le répète, chaque cas est particulier. La libération de Lorentxa fait suite à sa demande de liberté conditionnelle au moment où elle avait réalisé une grande partie de sa condamnation. Ma procédure est différente, je demande une suspension de peine, car je ne peux pas encore demander une libération conditionnelle. Il s’agit en quelque sorte d’une mise entre parenthèses de ma détention. Si cette demande est acceptée, dans le cas de maladie, ils vous sortent de prison, mais dès qu’ils estiment que votre état de santé s’est amélioré, vous avez le risque de retourner en cellule.

Pensez-vous que le nouveau contexte politique du Pays Basque puisse faire évoluer les décisions des juges ?

I. F. I. : L’engagement pour la résolution du conflit de différents acteurs du Pays Basque Nord est à saluer. Par contre, les positions et les décisions des juges n’ont pour l’instant pas changé, j’aurais aimé me tromper mais c’est ainsi. Je ne vois pas, à court terme, d’indicateur qui montre le contraire.

Quand est-ce que changera cette attitude ? Les solutions aux problèmes ne nous “tomberont pas du ciel”. A mon avis, il est plus judicieux de nous demander : qu’est-ce que chacun de nous est prêt à faire pour que la situation change, pour qu’évoluent les comportements et les décisions que nous subissons ?

Il me semble que la décision prise par les acteurs politiques du Pays Basque Nord pour l’engagement dans la résolution du conflit tout comme la mobilisation populaire pour Lorentxa Guimon vont dans le bon sens.

Comment vivez-vous la maladie en détention ?

I. F. I. : Cette maladie est déjà compliquée à gérer à l’extérieur. En détention, cela devient un exercice très difficile. Le minimum de conditions dont on a besoin pour se soigner ne nous est pas donné en prison. Au contraire, toutes les conditions sont rassemblées pour que la maladie s’aggrave. Difficultés, obstacles et risques, sont le pain quotidien. Il est fréquent d’attraper une infection (rhume, grippe, gastro…) d’un autre détenu avec la peur que la maladie ne s’aggrave. Je vois un neurologue une fois par an par vidéo-conférence (je n’ai jamais de consultation en face à face avec lui). Je n’ai pas la possibilité de suivre des sessions de kinésithérapie qu’exige ma maladie avec des hospitalisations d’urgence à cause de complications…

Je voudrais dénoncer le comportement sournois que suppose le refus de ma suspension de peine. Ils savent pertinemment que la sclérose en plaques est une maladie incurable et qu’elle est neurodégénérative. Comme je l’ai dit, en prison les moyens pour se soigner sont minimes, et derrière les barreaux toutes les conditions pour que la maladie s’empire sont réunies.

Ainsi, en plus de la peine à laquelle est soumis chaque détenu, j’en porte une autre, celle d’être exposé à l’aggravation de ma maladie. Pour dire les choses telles qu’elles sont, ils m’ont condamné à être handicapé physique. En maintenant leur position, c’est ce qu’ils attendent, sachant que mon incarcération accélère cela. Nous, prisonniers, nous rêvons tous au jour où nous retrouverons la liberté, mais les détenus malades, nous avons une autre préoccupation : si notre état de santé est déjà mauvais, et sachant que toute notre vie nous aurons besoin de soins, dans quelles conditions de santé allons-nous retrouver la liberté ?

Quel est votre état de santé à ce jour ?

I. F. I. : Malheureusement, la maladie continue sa route et des symptômes se sont définitivement installés. Pour ne citer que les symptômes les plus importants, je souffre de toute la partie gauche de mon corps, j’ai aussi des problèmes de sensibilité, au niveau du toucher. J’ai de gros troubles physiques, une faiblesse au niveau d’une jambe et des acouphènes.

Gérer ces symptômes et cette situation est très difficile. La sclérose en plaques est une maladie qui attaque à n’importe quel instant, et souvent, après une crise, des symptômes anciens s’aggravent ou de nouveaux apparaissent.

La chose la plus regrettable c’est qu’ils connaissent la situation dans laquelle je vis aujourd’hui et savent pertinemment que tout ce qui arrivera à l’avenir sera pire, de pire en pire. La prison est le lieu le plus approprié à l’aggravation de la maladie.

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