Source : Mediabask
Suite à une action de blocage le 2 mai 2016 dernier, Itziar Moreno est aujourd’hui à l’isolement dans la maison d’arrêt des femmes (MAF) de Fresnes. Côté hommes, les détenus basques ont entamé une grève de la faim en solidarité avec la jeune femme.
En avril dernier, les détenues de la maison d’arrêt des femmes de Fresnes se mobilisaient pour demander le respect de leur droit : amélioration des conditions d’hygiène, respect vis à vis des femmes enceintes… Sans réponse de la part de la direction, la tension est montée, explique Muriel Lucantis, de l’association Etxerat.
Le 2 mai, les détenues ont symboliquement bloqué le patio une dizaine de minutes, refusant de regagner leur cellule. Elles étaient aussi une quarantaine à signer et envoyer une lettre à la direction, faisant part de leurs sollicitations. Cette dernière a désigné la détenue basque Itziar Moreno comme l’instigatrice de la mobilisation, à laquelle participaient aussi des détenues de droit commun. La jeune femme a été envoyée en isolement pour une durée « qui pourrait s’allonger indéfiniment », s’inquiète Etxerat.
En réaction, les deux autres détenues basques de la MAF, Ekhiñe Izaguirre et Iratxe Sorzabal, « ont forcé leur entrée au mitard ». Ressorties lundi 9 mai, elles l’auraient réintégré depuis hier, mardi 10 mai. La punition infligée à Itziar Moreno a aussi fait réagir du côté de la maison d’arrêt des hommes, où les détenus basques ont entamé une grève de la faim « jusqu’à ce que la situation de la détenue] se régularise ».
« Torture blanche »
Dans un communiqué envoyé ce matin, mercredi 11 mai, le collectif Bagoaz s’est associé à cette dynamique de solidarité. « Nous rappelons que l’isolement, a fortiori prolongé, entraîne de graves séquelles physiques et psychologiques pour celles et ceux qui y sont soumis, et qu’il est souvent pointé par les organisations internationales de défense des droits humains comme ‘torture blanche’. »
Il dénonce l’utilisation de ce type de pratiques « brutale et arbitraire en réponse à de simples demandes de respect des droits essentiels des personnes, portées par un grand nombre de prisonnières ». Et appelle « l’ensemble des personnes attachées au respect des droits essentiels à se joindre à l’envoi massif de lettres à la direction de la prison », pour que cessent « ces mesures répressives ».
Enfonçant le clou, le collectif souligne la multiplication des atteintes aux droits des détenus dans les prisons de l’Hexagone.
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