Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, lundi 4 juillet 2016
Le prisonnier palestinien Jalal Sharawna, âgé de 17 ans, s’est engagé depuis cinq jours dans une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements à son égard dans les prisons israéliennes. Sharawna, qui a été atteint à la jambe par des tirs des soldats israéliens, lorsqu’ils ont envahi sa ville de Dura en octobre 2015, a eu la jambe amputée en novembre 2015 par des chirurgiens israéliens à l’hôpital d’Assaf Harofeh ; ni ses parents, ni son avocat, n’ont été consultés pour prendre la décision de lui amputer la jambe.
En novembre 2015, un simulacre de funérailles de la jambe a eu lieu dans la cité natale de Sharawna à Dura, pour mettre l’accent sur les mauvais traitements subis par les prisonniers palestiniens.
“Ce qui est arrivé à Sharawna a été un crime intentionnel et complexe perpétré conjointement par les médecins d’Assaf Harofeh et de la clinique de Ramle sans demander l’avis de la famille du prisonnier,” a déclaré à l’époque à Hébron, Amjad al-Najjar, le directeur de l’association des prisonniers.
Sharawna est actuellement détenu à la clinique de la prison de Ramle, où il fait face à des conditions très dures et à une prise en charge insuffisante de son handicap. Son père, Shaher Sharawna, a parlé à la radio La Voix d’Asra en disant que son fils a constamment souffert en raison des tirs des soldats israéliens depuis son arrestation dans son village natal. Son père a aussi insisté sur le fait que Sharawna est un enfant dont les droits en tant qu’enfant n’ont jamais été respectés.
La grève de la faim de Sharawna intervient alors que Bilal Kayed en est à son 19ème jour de grève de la faim. Kayed, 35 ans, est en grève de la faim depuis le 15 juin par refus de son ordre de détention administrative sans inculpation ni jugement après avoir achevé sa peine de 14,5 années d’emprisonnement dans les prisons israéliennes.
Les militants palestiniens et internationaux ont organisé des rassemblements et des actions pour soutenir Kayed dans sa grève ; son cas constitue un dangereux précédent de la détention illimitée de prisonniers palestiniens qui suivrait l’expiration de peines de longue durée.
Des centaines de prisonniers palestiniens, dont beaucoup sont liés à l’organisation de gauche du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, le parti de Kayed, se sont engagés dans des actions de protestation et dans des grèves de la faim de durée limitée pour exiger la libération de Kayed. L’Association des Prisonniers Palestiniens a rapporté le dimanche 3 juillet que les prisonniers du FPLP à la prison d’Hadarim ont été privés des visites de leur famille et se sont vu réduire l’accès à la « cantine » (magasin de la prison) en représailles pour leurs grèves de la faim et leurs protestations en vue de la libération de Kayed.
Kayed est un des près de 750 Palestiniens détenus sans inculpation ni jugement sous le coup d’ordres de détention administrative indéfiniment renouvelables, tandis que Sharawna, faisant face à une grave blessure à la clinique de la prison de Ramle, est un des plus de 330 enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Samidoun / 4 juillet 2016 à 3 h 31
Traduit de l’anglais par Y. Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers
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