Mis en examen, le couple Arin arrêté le 5 novembre à Ascain, a été libéré hier et a retrouvé son domicile dans la soirée. Mikel Irastorza a lui été écroué à la prison de Fleury-Mérogis. Dans le quotidien Gara, Xabier Arin est revenu sur cet épisode.
Denise et Xabier Arin avaient été arrêtés samedi 5 novembre à Ascain en compagnie de Mikel Irastorza, dans le cadre d’une opération menée conjointement par les forces de police française et espagnole. Hier au soir du 9 novembre, le parquet antiterroriste a indiqué que les trois personnes étaient mis en examen pour « association de malfaiteurs ».
Le couple Arin, placé sous contrôle judiciaire a néanmoins pu rentrer à son domicile dans la soirée. D’après les informations recueillies par la radio Info 7 auprès de son avocat, Mikel Iraztorza qui avait été présenté comme chef d’ETA, a été incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, « accusé d’association de malfaiteurs, mais sans grade de direction ».
Placés en garde à vue à la police judiciaire de Bayonne, les trois personnes arrêtées avaient ensuite été transférées à Paris le matin du 7 novembre. Dans le train qui le ramenait hier après-midi vers le Pays Basque, Xabier Arin a déclaré au quotidien Gara qu’il se sentait « fatigué par quatre jours d’interrogatoires intenses ».
« Une arrestation violente »
Il a également évoqué l’arrivée des policiers à son domicile, un moment « violent, avec énormément de policiers (…) ils cherchaient par tous les moyens des armes ». Et n’en trouvèrent pas. Selon Madrid, Mikel Irastorza « n’aurait pas de sang sur les mains » mais serait en charge du désarmement d’ETA.
Xabier Arin, a par ailleurs expliqué les raisons pour lesquelles il avait hébergé ce dernier : « j’ai été réfugié et quand j’en ai eu besoin, durant beaucoup d’années, on m’a ouvert beaucoup de portes donc moi aussi j’ai ouvert la mienne ».
Heureux de rentrer à son domicile, l’homme a cependant regretté l’incarcération de Mikel Irastorza : « durant ces derniers jours nous avons été en contact, même si nous étions dans des cellules différentes et que les interrogatoires étaient individuels. Nous l’avons vu ce matin [hier, 9 novembre] et nous savons que le juge a demandé son incarcération ».
Xabier Arin estime qu’avec ces opérations, les Etats français et espagnol « continuent de mettre des entraves (…) au processus de résolution ». Il remercie également les personnes qui se sont mobilisées ces derniers jours, « en particulier à Intxaurrondo, Ataun et bien sûr, Ascain ». Des rassemblements solidaires ont en effet eu lieu quotidiennement depuis samedi.
EH BAI et EH Bildu d’une seule et même voix
Hier après-midi, EH Bai et EH Bildu ont dénoncé lors d’une conférence de presse à Bayonne, la dernière « opération politico-médiatico-policière » d’Ascain mais aussi « le blocage irresponsable » maintenu par Paris et Madrid concernant la résolution du conflit. Les deux formations ont fait part de leur « incompréhension » partagée par « la majorité de la société basque et par les médiateurs internationaux » concernant la posture des Etats face « a la volonté ratifiée d’ETA pour un désarmement ordonné et vérifiable ».
A l’inverse du gouvernement espagnol qui fraîchement élu a multiplié les déclarations, le gouvernement français n’a pas communiqué sur le sujet.
Comments are closed.