Ce samedi, une grande manifestation, en faveur des détenus basques et leurs familles, se tient à Bilbo. Organisée par Sare, le message qu’elle porte suscite le soutien de nombreuses personnalités et initiatives citoyennes.
Ce sont des milliers de personnes qui, samedi 14 janvier, sont attendues dans les rues de Bilbo. A l’appel de Sare, elles marcheront en faveur des détenus basques et leurs familles. Toutes derrière une même pancarte : « Euskal presoak Euskal Herrira. Giza Eskubideak. Konponbidea. Bakea », « Les prisonniers basques au Pays Basque. Droits humains. Résolution. Paix » en français.
« Le cri silencieux « je dénonce » marquera un avant et un après » ont soutenu les organisateurs de la journée au cours d’une conférence de presse, mardi.
Si la situation des détenus basque et leurs familles est toujours bloquée, Sare espère bien que 2017 sera justement « l’année du déblocage, l’année où l’on parviendra à la paix définitive ».
Manifestation plurielle
Le mouvement appelle à une manifestation plurielle où chacun laisserait derrière lui ses idéologies. Les organisateurs veulent obtenir le soutien non d’un homme politique ou d’un syndicaliste mais d’une majorité chaque fois plus importante de la société basque.
« Unissons-nous et faisons de cette revendication un sentiment social, aussi pluriel et divers que la société basque elle-même. » Et pour le concrétiser, des personnalités connues du pays porteront la grande pancarte derrière les fourgonnettes du mouvement de volontaires Mirentxin Gidariak ainsi que des familles des détenus.
D’ailleurs, une centaine de personnalités de tout horizon ont déjà apporté leur soutien et publié un texte commun en ce sens. Parmi celles-ci : l’ancien lehendakari Carlos Garaikoetxea, l’accordéoniste Kepa Junkera, l’alpiniste Juanito Oiarzabal, le pelotari Oinatz Bengoetxea, le danseur Jon Maya, le peintre Xabier Morras. Mais aussi des victimes de la violence du GAL ou d’ETA, à l’instar de Karmen Galdeano, Rosa Rodero, Edurne Brouard et Ane Muguruza.
Autant de personnes qui ne veulent pas rester silencieuses. Une vingtaine d’entre elles se sont exprimées devant la presse à Bilbo. « Un seul objectif nous unit : que notre société puisse avancer vers un scénario de paix et de vie en commun » ont souligné Karmen Galdeano y Rosa Rodero.
Au Pays Basque Nord, Bagoaz et Bake Bidea ont apporté leur soutien à la manifestation.
Collecte de fonds
La marche pourrait connaître une ampleur supérieure à celle de l’an dernier. Déjà entre 250 et 275 autobus, soit 15 % de pus que l’an dernier, sont programmés pour amener les manifestants jusqu’à Bilbo où, dès le matin, de nombreuses animations sont prévues.
Pour faire face aux frais d’organisation, Sare a lancé une campagne en vue de collecter des fonds. Il est possible d’acheter sur son site un doigt virtuel solidaire qui dénonce les violations des droits.
Dans ce même but financier – et pour rembourser une partie de la dette d’il y a deux ans – Sare organisera une quête auprès des manifestants samedi. Ce sont des membres de Sare, dument identifiés, qui passeront dans les rangs.
En 2015, à la demande de l’Audiencia nacional, la guardia civil avait saisi 140 000 euros, somme récoltée auprès des manifestants. Le mouvement attend toujours que le tribunal décide qu’on le lui rende.
Cette année, pour éviter une action de la justice au motif que la quête ne serait pas destinée à payer les frais de la journée, Sare a confié cette collecte à une commission formée par les avocats Elisabete Bizkarralegorra et Félix Cañada et l’ancien coordonateur de Lokarri Paul Ríos.
Comments are closed.