Le ministre de l’Intérieur Bruno Leroux rejette l’invitation du sénateur Jean-Jacques Lasserre à s’impliquer dans le processus de paix au Pays Basque.
« Je vous demande très solennellement, Monsieur le Ministre, que l’Etat français prenne à bras le corps, ce problème [celui du processus de paix, ndlr.] extrêmement important, et crée les conditions de dialogue entre nos deux états, espagnol et français, sur le sujet du désarmement et des prisonniers basques », a déclaré Jean-Jacques Lasserre lors de la séance des questions d’actualité au Sénat, ce mardi 17 janvier. Le ministre de l’Intérieur Bruno Leroux a rejeté l’invitation du sénateur centriste.
« Le processus de paix dont vous faites état n’est pas aujourd’hui un processus qui doit permettre de récupérer les armes, les explosifs, les munitions [d’ETA] qui sont encore en circulation », a répondu le ministre. Il suffirait, selon lui, que les endroits où ils se trouvent soient signalés au gouvernement.
Evoquant la rencontre avec son homologue espagnol la semaine dernière, il s’est félicité de la coopération entre le pôle anti-terroriste de Paris et l’audience nationale espagnole. « Je n’oublie pas que quand on évoque la question des prisonniers, on évoque aussi plusieurs centaines de morts, des militaires, des policiers, des civils, pour lesquels il faudra rendre compte », a-t-il rappelé.
Une fin de non recevoir
Le sénateur basque a ensuite repris le micro pour exprimer sa déception : « Lorsqu’il y a des occasions comme celle-ci, des preuves de réelle volonté, je crois qu’il faut faire preuve d’adaptation à la situation nouvellement créée et ne pas répondre comme vous le faites par une fin de non recevoir ».
Quelques minutes plus tôt, le sénateur a commencé son intervention en rappelant le contexte, notamment, les arrestations du 16 décembre à Louhossoa. « Il y a un mois, l’actualité mettait en lumière la complexité de ce processus [engagé en 2011, ndlr.], à travers des arrestations de militants nationalistes non violents qui se sont impliqués pour la restitution d’armes appartenant à l’organisation indépendantiste basque ETA », a-t-il commenté.
Il considère que ces événements sont la conséquence du refus de l’Etat français d’ouvrir des négociations. Or, selon lui, le dépôt définitif des armes se règlera dans le même temps que le problème des prisonniers. Mais il semblerait que sur ces questions, le discours du ministre de l’Intérieur n’ait pas bougé d’un iota depuis l’opération de Louhossoa.
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