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La prisonnière toulousaine Ebru Firat en appelle à François Hollande

17avril 31 mars 2017 Commentaires fermés sur La prisonnière toulousaine Ebru Firat en appelle à François Hollande

Suspectée d’appartenir à un groupe terroriste kurde, la Toulousaine Ebru Firat est emprisonnée à Istanbul depuis le 8 septembre 2016. Dans un contexte tendu, la justice turque l’a condamnée à 22 mois de prison. La jeune femme en appelle désormais au président Hollande pour la sortir de cette situation.

C’est une aventurière, au sens noble du terme. Mais en embrassant la cause kurde, en allant se battre contre Daech, la Toulousaine Ebru Firat n’imaginait sans doute pas qu’elle se retrouverait dans les geôles turques, où elle croupit depuis bientôt sept mois. Confrontés à une justice expresse, ses avocats français et turcs n’ont pu lui éviter cette détention. La diplomatie française semble peu empressée à se saisir du dossier et la situation tendue en Turquie ne fait que compliquer les choses.

Dans ce contexte, la jeune femme de 26 ans a décidé de s’en remettre au président de la République François Hollande, en lui adressant la semaine dernière une longue lettre que La Dépêche du Midi s’est procurée. Elle espère que lui seul pourra faire bouger les lignes diplomatiques qui permettraient sa libération.

«Elle est un papillon pris dans une toile d’araignée qui la dépasse», illustre d’ailleurs son avocate française Me Agnès Casero. La jeune femme est en effet tombée au mauvais endroit au mauvais moment. Après le coup d’État manqué du 15 juillet 2016 et les attentats qui se multiplient sur son sol, l’État turc, sous l’impulsion de son président Erdogan, a donné un sérieux tour de vis sur les libertés publiques, en lançant une répression tous azimuts, notamment contre les putschistes et les Kurdes. Arrêtée le 8 septembre 2016 à l’aéroport d’Istanbul alors qu’elle était en transit pour la France, Ebru Firat s’est retrouvée au cœur de la tourmente. La suspectant de préparer un attentat, les autorités turques l’arrêtent et la soumettent à une interminable garde à vue de 16 jours. Finalement, les faits qui lui sont reprochés sont requalifiés en appartenance à une organisation terroriste, le PKK . Après un premier jugement, elle est condamnée à 5 ans de prison. Une peine confirmée en appel. Ni elle, ni ses avocats ne sont conviés à cette audience qui s’est déroulée en catimini…

Au final, par le jeu des remises de peine et de bonne conduite, Ebru Firat écope de 22 mois de prison, plus une année en semi-liberté où elle devra passer ses nuits à la prison. «Elle ne s’en tire pas si mal, lâche Me Casero. Mais notre objectif reste de la faire sortir au plus tôt». Il faut dire que le régime carcéral est sévère pour la jeune Toulousaine : traitée comme une terroriste, elle est encellulée seule dans une pièce de 3m² avec la télévision (une seule chaîne) pour unique compagnie.

À Toulouse, la résistance s’organise. Des fonds ont été collectés pour améliorer son quotidien carcéral et un comité de soutien s’est formé autour du conseiller régional Jean-Christophe Sellin. Des personnalités politiques locales se sont également mobilisées. Ainsi, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et le président du conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Meric, ont conjugué leurs efforts pour attirer l’attention du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault sur son cas. En vain pour le moment. La lettre adressée au Président résonne ainsi comme l’une des dernières chances d’Ebru Firat de recouvrer sa liberté.

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