Source: Mediabask
Chef historique d’ETA, Josu Urrutikoetxea, vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Paris en son absence.
Josu Urrutikoetxea a été condamné par défaut à huit ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Chef historique d’ETA, âgé aujourd’hui de 66 ans, il était jugé pour son rôle en tant que responsable de l’appareil politique entre 2011 et 2013. Les trois juges le considèrent coupable de terrorisme. Le procureur avait requis six ans de prison.
Josu Urrutikoetxea, en fuite depuis 2002, était à Oslo (Norvège) depuis la fin 2011 pour tenter d’ouvrir des voix de dialogue avec l’Etat espagnol, après que le groupe ait annoncé l’abandon de la lutte armée. Il y est resté jusqu’à son expulsion, et celui des autres membres de la délégation, par les autorités norvégiennes en février 2013. Les dernières perquisitions pour le retrouver ont été menées dans le territoire français en octobre 2016 : au domicile de sa compagne et de sa fille, à Anglet, et en Ariège, à Durban-sur-Aize, où Josu Urrutikoetxea avait déjà été recherché en vain en juillet 2013. Depuis, ETA a mené à terme son désarmement par le biais de la société civile. Un processus abouti le 8 avril, à Bayonne.
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Le projet de loi antiterroriste, une sortie par le bas pour EH Bai
Source: Mediabask
Les abertzale d’EH Bai ont exprimé leurs inquiétudes quant à la poursuite de la résolution du conflit alors que l’Etat français s’engage sur une voie sécuritaire avec son projet de loi antiterroriste. Pour eux, les signaux envoyés de Paris pour le moment sont négatifs.
« La résolution du conflit ne s’arrête pas au 8 avril. » Lors d’une conférence de presse, organisée cet après-midi, Anita Lopepe a voulu rappeler que le temps n’était pas à se reposer sur ses acquis. Au contraire. « Ce n’est qu’un aspect de la résolution du conflit. » Depuis ce 8 avril, date du désarmement total de l’organisation ETA, étape importante du processus de paix, plusieurs condamnations de militants basques ont eu lieu. Et d’autres sont à venir.
Oier Ibarguren et Montxo Varea ont été condamnés à six et sept ans de prison, le 28 avril. Josu Urrutikoetxea a été condamné par défaut à huit ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris, le 1er juin. Ce vendredi, c’est au tour de son fils, Egoitz Urrutikoetxea, également militant d’EH Bai, de passer devant le tribunal de Paris. De plus, la compagne de Josu Urrutikoetxea a indiqué avoir retrouvé un appareil de géolocalisation sous son véhicule. Elle a porté plainte au tribunal de Bayonne le 18 avril. « Toutes ces condamnations n’ont pas lieu d’être dans ce nouveau contexte », critique Jakes Bortayrou qui les interprète comme un « signe très préoccupant ».
De plus, Jakes Bortayrou s’inquiète du « contexte sécuritaire de l’Etat français » qui se dirige vers la « légalisation » de l’Etat d’urgence. Le projet de loi antiterroriste du nouveau gouvernement, qui prévoit de transposer plusieurs règles de l’Etat d’urgence dans le droit ordinaire, a été validé par le Conseil d’Etat et présenté en conseil des ministres. Ses dérives ont déjà été dénoncées – interdictions de manifester, perquisitions à gogo, militants écologistes assignés à résidence – au point que l’avocat engagé pour les droits de l’homme, William Bourdon, en a fait un livre : « Les dérives de l’état d’urgence ».
Ce que pensent les nouveaux députés
Les abertzale attendent que le Gouvernement du président Macron clarifie ses intentions et disent être intéressés de savoir ce que pensent les nouveaux députés Florence Lasserre-David et Vincent Bru de cette « banalisation ». Anita Lopepe espère que les députés du Pays Basque « se saisiront de ces dossiers-là » et veut « rappeler chacun à ses responsabilités.
Concernant les questions propres au Pays Basque, les candidats aux législatives s’étaient exprimés dans un questionnaire envoyé par MEDIABASK.
Sur le rapprochement des détenus basques, tous les députés élus sont favorables. Quant à la libération des détenus basques gravement malades, Jean Lassalle a répondu « oui », Florence Lasserre-David juge qu’il faut « porter sur eux, en fonction de la gravité de leur maladie, un regard attentif » et critique le gouvernement sortant d’être « resté totalement inactif », tandis que Vincent Bru la considère « nécessaire au nom du respect de la dignité humaine et pour une justice humaniste ». Il suggère que la situation de ces détenus doit « être constatée par un collège médical impartial ».
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