L’enfant palestinien prisonnier Nour Issa, 16 ans, le plus jeune Palestinien emprisonné sans inculpation, ni jugement, dans le cadre de la détention administrative, envisage sérieusement d’entamer une grève de la faim illimitée contre sa détention, a rapporté la Voix des Prisonniers, le 3 août.
Nour devait être relâché le 1er août, mais au lieu de cela, sa détention administrative administrative a été renouvelée pour une période de trois mois supplémentaires et doit maintenant expirer le 1er novembre 2017. Il a déclaré à ses avocats qu’il commencera une grève de la faim illimitée s’il n’est pas mis un terme à sa détention administrative.
Les ordres de détention administrative sont indéfiniment renouvelables, et des Palestiniens ont passé des années d’affilée en étant emprisonnés sous le coup de ces ordres, sans inculpation ni jugement. Il y a actuellement environ 500 Palestiniens emprisonnés sous le coup d’ordres de détention administrative sur un total d’environ 6.200 prisonniers politiques palestiniens.
L’usage de la détention administrative n’est qu’une des violations commises par les forces d’occupation envers les enfants prisonniers palestiniens et leur famille. En juillet 2017, le tribunal militaire d’Ofer a imposé des amendes de 87.000 NIS (20.600 €) à des enfants prisonniers de moins de 18 ans. Pendant le mois précédent il y a eu des amendes imposées à des enfants prisonniers d’un montant de 42.000 NIS (9.950 €), rapporté la Commission des Affaires des Prisonniers Palestiniens. 36 enfants ont été déférés en juillet devant le tribunal militaire d’Ofer, parmi lesquels 18 enlevés chez eux, 12 sur les routes et six sur des points de contrôle militaires. 34 d’entre eux ont été condamnés à des peines de un à quarante mois d’emprisonnement dans les prisons de l’occupant israélien, en plus du lourd fardeau de ces amendes.
D’autres enfants prisonniers palestiniens ont fait état de leurs expériences de torture et de violences derrière les barreaux dans un rapport de la Commission des Affaires des Prisonniers Palestiniens. Par exemple, Yazan Abu Odeh, 14 ans, de Ramallah, a rapporté qu’il a été enlevé le 27 juillet par des forces armées secrètes de l’occupant israélien près du point de contrôle de Beit El, quand il a été attaqué et frappé à la tête avec un fusil, avant d’être emmené à la colonie pour interrogatoire. Il a été battu et humilié au cours de l’interrogatoire et la présence d’un avocat ou de ses parents lui a été refusée, a déclaré Yazan.
Mohammed Taha, 16 ans, a déclaré qu’il a été enlevé le 21 juillet et qu’il a été battu par les soldats de l’occupant israélien qui l’ont blessé à la tête et au bras. Il a été emmené pour des soins à l’hôpital Hadassah et renvoyé ensuite en interrogatoire après avoir été durement battu par les forces d’occupation. Wadie al-Ghoul, 17 ans et Ezzedine Amarneh, 17 ans, du village de Yabad dans le district de Jénine, ont rapporté aussi qu’ils avaient été soumis à des violences, des tortures et des traitements dégradants pendant leur interrogatoire à Jalameh/Kishon avant d’être transférés à la section des enfants de la prison de Megiddo.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers
Photo : Samidoun
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