Ramallah, Ma’an – La commission chargée des affaires des prisonniers a documenté dans un rapport publié mardi après-midi de nombreux témoignages de prisonniers et d’enfants mineurs détenus dans les prisons israéliennes de « Ofer » et « Gilboa », racontant les abus et les mauvais traitements qui leur ont été infligés lors de leur interrogatoire et leur détention dans les centres d’interrogatoire israéliens.
Ibrahim Hamidat, 16 ans, de Al-Bireh a raconté à l’avocat de la commission, Loay Aakka, les détails de son arrestation, disant qu’il a été arrêté après que les forces d’occupation israéliennes ont attaqué sa maison à 5 heures du matin. Ils l’ont assailli de coups sur le dos, la tête et le ventre, puis ils l’ont frappé avec les crosses de leurs fusils en criant et en l’insultant. Puis, à pied, ils l’ont emmené dans la colonie de Beit El et le lendemain, il a été transféré à Ashkelon pour l’interroger et où il est resté vingt jours en isolement cellulaire, pendant lesquels il a beaucoup souffert psychologiquement en plus des conditions de détention insoutenables et ensuite il a été transféré dans la prison « d’Ofer ».
Ahmad ’Issa, 16 ans, d’Al-Khodar, dans le district de Bethléem, se trouve actuellement dans la prison « d’Ofer » . Il a été arrêté le 05/08/2017 après que les forces d’occupation israéliennes ont pris d’assaut sa maison à 2 heures du matin. Il a été transféré ensuite dans la prison de Etzion dans une Jeep militaire pour interrogatoire. Ahmad a raconté que tout au long de la route, les soldats n’arrêtaient pas de le battre avec leurs mains et leurs pieds et le giflaient sur le visage et le cou.
Le prisonnier, Mahmoud Ayyad, du camp de Deheisheh à Bethlehem, a précisé qu’il avait été arrêté le 15 janvier 2017 alors qu’il était dans un bus en direction des territoires de 48 pour chercher du travail. Il a été aussitôt menotté et transféré au poste de police à Jérusalem pour interrogatoire.
Il ajoute que tout au long de l’interrogatoire, pieds et main liés, il a subi les cris et les crachats, les insultes et les coups pour l’obliger à avouer et reconnaître les accusations portées contre lui. Il a ensuite été transféré dans la section d’isolement d’Al Maskoubia, où il est resté 30 jours dans une cellule d’isolement sombre et froide et où il manque le minimum vital. Environ un mois après il a été transféré à la prison de « Gilboa ».
Omar Salim, 22 ans, du village d’Azzun dans le district de Qalqiliya, a déclaré à Hanan al-Khatib, l’avocat de la commission chargée des affaires des prisonniers, qu’il a été arrêté le 27 janvier 2017, après que les forces d’occupation israéliennes ont assiégé sa maison et l’ont fouillé de fond en combles. Ensuite ils lui ont attaché les mains et bandé les yeux et l’ont emmené dans une jeep militaire dans la prison de « Jalama » pour être interrogé. À son arrivée, il a été fouillé à nu puis emmené dans la salle d’interrogatoire. Au cours de l’interrogatoire, les interrogateurs n’ont pas cessé de le battre et de l’insulter pour lui arracher des aveux. Ensuite, il a été transféré à la prison de « Gilboa ».
Omar Salim a beaucoup souffert lors de son internement dans les cellules d’isolement de « Jalama »en raison des conditions de détention et de l’interrogatoire qu’il a subi. Il souffre actuellement de tremblements dans les mains.
Aussi, Muayed Abu Maria, 17 ans, de Beit Ummar, Hebron et Bassil Al-Wawi, 18 ans, d’Hébron, ont été battus et maltraités lors de leur arrestation et de leur interrogatoire.
D’autre part l’avocat de la commission Louay Akka à rapporté des témoignages de prisonniers mineurs qui croupissent dans la prison israélienne de « Ofer », et qui parlent de harcèlement et de traitement inhumain qu’ils ont subi lors de leur transfert dans des centres de détention israéliens.
Dans ce contexte, le prisonnier Mahmoud Nasser, Zaid, 17 ans, du camp de réfugiés de Jalazon à Ramallah, raconte qu’il avait été arrêté le 14/08/2017, après que les forces d’occupation israéliennes ont attaqué sa maison à trois heures du matin, et après l’avoir trainé au dehors, ils l’ont roué de coups sur tout le corps et à coups de poings sur le visage, puis les mains liées et les yeux bandés ils l’ont emmené à pied dans la colonie de Beit El, et tout au long du chemin les soldats n’ont pas cessé de le frapper et le pousser pour le faire tomber sur le sol.
Plusieurs heures après, il a été transféré au centre d’arrêt « Benyamin » pour l’interroger.
Youssef Dar Sheikh, 18 ans, du village de Biddou, dans le district de Jérusalem, a raconté qu’il avait été arrêté le 23/08/2017 après que les forces d’occupation ont pris d’assaut sa maison à cinq heures du matin et avaient vandalisé son contenu en terrorisant sa famille, puis ils l’ont emmené au point de contrôle de Beit Iksa et de là dans un camion de transport de soldats, ils l’ont emmené dans la prison « d’Ofer » pour l’interroger. Et tout au long du trajet, les soldats israéliens se sont déchainés sur lui à coups de pieds sur tout son corps.
Traduction : Moncef Chahed
AFPS – Groupe de travail Prisonniers
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