Source : Mediabask
Les mouvements de défense des droits des prisonniers basques attendent des mesures concrètes, après une manifestation à Paris « réussie ».
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu. Celle-ci était prévue pour le mois de novembre, mais aucun signe n’arrivait de Paris. Les Artisans de la paix évitaient de tirer des conclusions trop hâtives quant à la volonté du Gouvernement français d’avancer dans les discussions entamées. Finalement, la réunion de travail entre la délégation d’élus et d’acteurs impliqués dans la résolution du conflit basque et la chancellerie aura lieu le 27 décembre prochain. A l’ordre du jour, entre autres, le rapprochement des prisonniers basques.
Mixel Berhocoirigoin l’a annoncé lors de la conférence de presse organisée par les Artisans de la paix, Bake Bidea et Sare, le mouvement de défense des droits des prisonniers structuré au Pays Basque Sud. Un moment choisi pour faire le bilan de la manifestation du 9 décembre à Paris. M. Berhocoirigoin estime que les prévisions ont été largement dépassés « aussi bien en matière de fréquentation, que de message et de pluralité ».
Cette démonstration aurait eu pour effet de donner de la force à la délégation, mais également aux milliers de personnes qui y étaient. L’image laissée par les acteurs du Pays Basque Nord a surpris, selon lui, et la présence de représentants hexagonaux a son importance : « les droits des prisonniers, la processus de paix, le vivre ensemble, ne sont pas des questions strictement basques, ce sont des questions universelles ».
Les chiffres, le message et la dignité avec laquelle s’est déroulée la manifestation de Paris, aiderait à avancer dans la résolution du dossier des prisonniers, assure-t-il. Sans préciser de délais, mais évoquant une « impatience prudente », les participants à la conférence de presse attendant maintenant des réponses concrètes.
L’obstacle réel : le parquet
Représentant le mouvement Sare, l’ancien conseiller à la justice de la Communauté autonome basque, Joseba Azkarraga, a expliqué qu’en plus de la fin de la dispersion, la libération des détenus gravement malades et l’arrêt des politiques d’exception sont également les revendications de la manifestation organisée le 13 janvier à Bilbo. Il est convaincu qu’un changement venu de Paris pourrait avoir, tôt ou tard, un effet sur Madrid.
Depuis la manifestation du 9 décembre, « nous avons remarqué que le travail se fait dans une ambiance différente dans les villages, même au Pays Basque Sud », témoigne J. Azkarraga. Ce qui lui laisse espérer que cette fois, il s’agira de la plus importante mobilisation organisée par Sare. Traditionnellement, la manifestation en faveur des prisonniers de Bilbo rassemble plusieurs dizaines de milliers de personnes.
En contraste avec cet enthousiasme, la position du parquet lors du procès de Ion Kepa Parot ce jeudi a tout de même laissé un goût amer. L’avocat général s’est opposé avec des arguments devenus habituels ces dernières années et des paroles « violentes », selon la présidente de Bake Bidea Anaiz Funosas, à la demande de libération conditionnelle de ce détenu basque. Elle a qualifié cette position de « honteuse », il s’agirait d’un « manque de respect envers le processus en construction dans ce pays ». L’obstacle réel aujourd’hui serait le paquet. Un parquet spécialement constitué pour les affaires terroristes « qui continue à s’aligner sur Madrid ». Un domaine que les Artisans de la paix veulent voir évoluer.
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