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Année clé pour le processus de paix

EuskalHerria 30 décembre 2017 Commentaires fermés sur Année clé pour le processus de paix
Source: Meidabask

2017, une année de revendications, d’institutionnalisation, de discriminations et d’élections.  Mediabask l’Hebdo est revenu sur les principaux événements qui ont marqué l’année. A l’heure du bilan, un seul et même dénominateur commun aux divers dossiers : l’implication des citoyens entraînant associations et politiques dans son sillage. A commencer par l’exemple le plus probant, les Artisans de la paix.

Aña ETCHEVERRY|mediabask|
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Depuis le 8 avril, les “Artisans de la paix” brandissent le logo symbole de leurs revendications pacifistes. © Marisol RAMIREZ

Il y a 80 ans le bombardement de Gernika donnait le ton de douleur que prendrait l’histoire politique du Pays Basque. La commémoration est célébrée le 26 avril dernier,  après le rassemblement des “Artisans de la paix” à Bayonne le 8 avril. La société civile s’approprie définitivement et officiellement le “processus de paix”. En cela, 2017 est donc profondément marquée par les conséquences de l’opération de Louhossoa du 16 décembre 2016. Ce jour-là, plusieurs personnes issues de la société civile débutent la neutralisation d’une partie de l’arsenal d’ETA. Une initiative menée comme suite d’une construction dont le point de départ pourrait être la conférence d’Aiete en 2011, quelques jours avant laquelle une Commission internationale de vérification était créée. Celle-ci entérine officiellement, début juillet de cette année, le désarmement et estime sa mission terminée puisqu’ETA “avait accompli son engagement à cesser toutes ses actions violentes”.

Passée la journée et le désarmement effectif, la nécessité de résoudre les autres volets du conflit apparaît alors comme une évidence aux yeux des acteurs du processus et les représentants de Bake Bidea se lancent sur deux autres nœuds gordiens : la question des prisonniers politiques et des victimes par le biais notamment de la mobilisation des instances internationales. L’appel à une manifestation en décembre est lancé, le Tour de France des prisons qui la précéde se profile.

Le lehendakari Iñigo Urkullu prend quant à lui quelques distances avec le désarmement porté par la société civile et l’accompagnement implicite de l’État français.

En mai, le cas du détenu Oier Gomez atteint d’un cancer osseux est si critique qu’une suspension de peine est appliquée. En juillet, le décès du prisonnier basque Kepa del Hoyo avive la demande de modification de la politique carcérale.

Statut des prisonniers en question

En vain, les positions des Etats français et espagnol sur le dossier ne bougent pas d’un iota. Si ce n’est la suppression du statut de Détenu Particulièrement Signalé pour sept Basques incarcérés sur le territoire français. Depuis la rencontre du 10 juillet entre une délégation basque et les membres de l’exécutif français, selon Bake Bidea, le ministère de la Justice semble pourtant travailler sur le dossier des prisonniers.

La situation caractérisée par la dispersion et un régime d’exception en lieu et place de l’application des droits communs aux prisonniers basques est admise. C’est une des raisons pour laquelle élus et représentants de mouvements favorables au processus de paix poursuivent leur travail de sensibilisation et rencontrent des députés européens à la fin du mois de novembre. Les membres du Parlement européen ne sont alors pas sans connaître la situation du processus et du désarmement puisqu’ils ont déjà été sollicités sur la question début septembre quand les députés européens du Basque Friend-ship Group ont demandé à l’UE de soutenir le processus de paix au Pays Basque.

En parallèle, un texte de soutien à la manifestation du 9 décembre est voté par le Conseil de Paris le 22 novembre.

Tout un chantier donc, encore en construction, esquissé dès début juillet lorsque le Forum social, organisme au Pays Basque Sud qui se propose de favoriser un dialogue entre les différentes forces politiques et syndicales afin d’obtenir un consensus sur la question des prisonniers et des exilés, estime les conditions réunies pour un dialogue. ETA alors en débat interne sur “sa fonction et son cycle”, rédige plusieurs communiqués sur ses réflexions et présente également ses condoléances à la famille d’un policier français tué en mars 2010.

 

 

Les portes du pénitencier vont bientôt s’entrebailler ?

Un but atteint avec brio mais pas une fin en soi. Ainsi peut s’analyser la manifestation qui rassemble à Paris 11 000 manifestants selon les organisateurs, 6 200 selon la police. Un émouvant cortège d’ “artisans de la paix” venu clôturer le tour de France des prisons, parti le 16 novembre pour demander le rapprochement et le regroupement des prisonniers basques à la prison de Mont-de-Marsan. Les détenus mènent aussi des actions telle cette grève des parloirs le 9 décembre pour permettre à leurs proches de participer à la mobilisation.

 

Politiques, artistes, jeunes : mobilisation générale vers un but commun

Au Pays Basque Nord, la classe politique dans son ensemble n’a pas manqué de se mobiliser tout le long de l’année pour le processus de paix jusqu’au manifeste signé par 1 007 politiques, tous bords confondus. Des maires aux parlementaires en passant par des conseillers régionaux, départementaux et municipaux, toutes les strates des élus locaux ont soutenu la mobilisation du 9 décembre et demandé au gouvernement français d’en finir avec le régime d’exception appliqué aux prisonniers basques. Du côté artistique, le collectif Kulturgileen Ekimena se positionne autour du processus de paix offrant une création musicale et 12 heures de concert le 30 septembre à Louhossoa. Alors qu’en juillet une jeunesse estivale et insouciante découvre les “Artisans de la paix” au concert de Manu Chao à Arcachon, la jeunesse basque, elle, se mobilise et quatre d’entre eux se lançent dans une grève de la faim de quinze jours et incitent leurs semblables à signer le manifeste de la jeunesse.

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