L’occupant militaire israélien a émis, mercredi, 27 décembre 2017, un ordre prolongeant de six mois supplémentaires la détention administrative arbitraire de la parlementaire et dirigeante nationale palestinienne Khalida Jarrar, quatre jours avant que n’expire sa détention.
Jarrar a été arrêtée par les soldats d’occupation qui ont fait intrusion chez elle à El-Bireh le 2 juillet 2017. Dirigeante palestinienne bien connue, Jarrar est députée au Conseil Législatif Palestinien, présidente de sa Commission des Prisonniers et Vice-Présidente du Bureau de l’Association Addameer (Conscience) de Soutien aux Prisonniers et de défense des Droits de l’Homme.
Jarrar est une des 11 parlementaires palestiniens emprisonnés par l’occupant israélien, la plupart d’entre étant incarcérés – comme elle – sans inculpation ni jugement sous le coup d’une détention administrative. Elle est l’une des trois femmes palestiniennes actuellement maintenues en détention administrative, en même temps que Khadija Ruba’i et la journaliste Bushra al-Tawil. Il y a un total de plus de 450 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni jugement sous le coup d’une détention administrative et au total plus de 6.100 prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes.
La détention administrative est un produit du mandat colonial britannique sur la Palestine qui autorise l’armée israélienne à emprisonner arbitrairement les Palestiniens sans aucune inculpation et sans aucun jugement. Elle est fréquemment utilisée pour prendre pour cible des dirigeants de la collectivité comme Jarrar, et son usage largement répandu et systématique constitue une violation des Conventions de Genève et de la Convention Internationale sur les Droits Civiques et Politiques.
Des manifestations et des déclarations venues du monde entier, y compris de partis politiques et du gouvernement d’Afrique du Sud, ont instamment demandé la libération immédiate de Jarrar. Elle a été l’objet d’attaques répétées et continues de la part de l’occupant israélien, dont la tentative en 2014 de la déplacer de force de son domicile de Ramallah à Jéricho, suivie de son arrestation et de son emprisonnement en 2015. Elle a ensuite reçue un ordre de six mois en détention administrative ; toutefois, à la suite d’une protestation internationale, l’ordre de détention administrative à son encontre a été abrogé et au lieu de cela elle a reçu l’ordre de comparaître devant les non moins injustes tribunaux militaires israéliens, elle a été condamnée sur des accusations politiques et emprisonnée jusqu’en juin 2016.
Ce tout dernier renouvellement de la détention administrative de Jarrar va de pair avec l’arrestation de plus de 500 Palestiniens depuis l’impériale déclaration Trump, faite par le Président des Etats-Unis Donald Trump, prétendant reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Les arrestations massives, y compris le ciblage de la jeune militante Ahed Tamimi et de l’ancien gréviste de la faim de longue durée Khader Adnan, sont une tentative de faire disparaître la résistance à l’injustice du peuple palestinien et l’insurrection naissante. Ceci est une partie intégrante de la stratégie israélienne qui a pour but de refuser aux Palestiniens l’existence de leur direction active et morale à un moment déterminant de mobilisation.
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Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens appelle à la mobilisation internationale et à l’action pour exiger la libération immédiate de Khalida Jarrar, éminente parlementaire palestinienne, dirigeante de gauche et féministe, se consacrant à la liberté et à la libération de son peuple. Ceci est une tentative évidente de continuer à étouffer systématiquement les mouvements populaires palestiniens par les arrestations et par les tentatives d’intimidation par une force armée d’occupation avec le net soutien de la puissance impériale des Etats Unis.
Nous exhortons tous les amis de la Palestine et des Palestiniens à nous rejoindre en réactivant la Campagne de Solidarité avec Khalida Jarrar. La détention de Khalida Jarrar constitue une attaque contre les dirigeants, l’activité politique et l’organisation populaire des Palestiniens. Elle doit s’accompagner d’une solidarité accrue pour exiger la libération de Khalida Jarrar et de tous les milliers de prisonniers palestiniens qui sont derrière les barreaux des prisons de l’occupant israélien.
Agissez pour soutenir Khalida Jarrar :
1. Prenez contact avec votre Député ou votre Député européen. L’attaque contre Khalida est une attaque contre la légitimité de la vie parlementaire et de l’expression politique et une violation de l’immunité parlementaire. Les parlementaires ont une responsabilité de faire pression sur Israël pour révoquer cet ordre.
2. Utilisez les Ressources de la Campagne pour informer votre collectivité, les parlementaires et d’autres personnes sur le cas de Khalida.
3. Manifestez au Consulat ou à l’ambassade d’Israël en faveur de Khalida Jarrar ou rejoignez une des nombreuses manifestations pour Jérusalem et faites circuler ce message et les autres nouvelles sur Khalida et les prisonniers palestiniens. Allez sur une place publique ou trouvez ici l’ambassade israélienne la plus proche de chez vous : https://embassy.goabroad.com/embassies-of/israel
4. Ecrivez à Khalida et exprimez votre soutien. Bien que les geôliers sionistes censurent fréquemment le courrier des prisonniers palestiniens, ces lettres peuvent aider à soutenir leur moral et même à envoyer un message aux geôliers et aux censeurs eux-mêmes. Ecrivez à Khalida Jarrar à :
HaSharon prison
Ben Yehuda, P.O. Box 7
40 330 Israel
5. Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Tenez Israël comme devant rendre des comptes pour ses violations du droit international. N’achetez pas de produits israéliens, et faites campagne pour mettre fin aux investissements dans les sociétés qui tirent profit de l’occupation comme HP and G4S. Apprenez-en plus sur bdsmovement.net.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers
http://www.france-palestine.org/L-emprisonnement-sans-inculpation-ni-jugement-de-Khalida-Jarrar-prolonge-de-six
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