Près des deux-tiers des Palestiniens mineurs arrêtés en 2017 ont subi des mauvais traitements de la part des forces israéliennes, une augmentation de 4% sur le chiffre donné dans un rapport de l’UNICEF d’il y a quatre ans, selon une nouvelle étude de Military Court Watch (« Veille sur les cours de justice militaires », MCW).
Sur les 70 enfants interviewés, un échantillon des centaines arrêtés cette année, 64% ont déclaré avoir subi des gifles, des coups de pied, des pincements, avoir été bousculés et forcés de s’asseoir dans des positions douloureuses.
Le superviseur des droits des prisonniers a aussi souligné que ces mauvais traitements ont eu lieu dans un contexte qui est déjà effrayant en lui-même ; les enfants sont souvent arrêtés pendant des descentes de nuit, ont les yeux bandés, subissent des insultes et des menaces et sont privés de leurs droits légaux à garder le silence ou à bénéficier d’une aide légale.
Le rapport met en lumière plusieurs cas d’enfants détenus en Israël et leurs expériences de détention. Un garçon de 14 ans a expliqué avoir reçu dans le pied une balle d’acier recouverte de caoutchouc, avant d’être arrêté, d’avoir les yeux bandés et d’être laissé sept heures sur le sol d’un véhicule militaire, sans nourriture, sans eau et sans accès à des toilettes.
Un autre enfant a témoigné qu’il avait été arrêté à 2h 30 du matin pendant une descente de nuit sur sa maison, sans avoir été informé des charges contre lui. Après avoir été agressé à un poste de police, il a signé un document en hébreu sans savoir ce qu’il signifiait. À la suite de cela il a été condamné à deux mois de prison pour avoir avoué des jets de pierres.
En 2013, un rapport de l’UNICEF avait établi que 60 % des enfants détenus par Israël avaient été maltraités pendant leur détention. En réponse, le Conseiller juridique de l’armée israélienne a adressé une lettre aux chefs de toutes les divisions opérant en Cisjordanie occupée, afin de rappeler à toutes les unités que les procédures d’opération standard interdisent la violence contre les enfants. Quatre ans plus tard, la proportion d’enfants maltraités n’a fait qu’augmenter.
MCW a demandé que plusieurs mesures soient adoptées pour réduire les violations des droits humains qui ont lieu, à savoir : utiliser des convocations au lieu des descentes et des arrestations de nuit, mettre en place des entretiens obligatoires avec des avocats avant toute interrogation d’un mineur et l’enregistrement audio-visuel obligatoire de tous les interrogatoires.
L’action d’Israël par rapport à ces politiques reste douteux ; une enquête récente conduite par MCW montre qu’une seule des 38 recommandations précédentes de l’UNICEF a été substantiellement implémentée depuis 2013 – un taux d’implémentation de tout juste 2,6 %.
Entre le début de cette année et le 31 octobre, quelques 483 enfants de 13 à 17 ans ont été arrêtés par Israël. Des douzaines d’autres ont été arrêtés ces dernières semaines à la suite des manifestations contre l’annonce du président des États-Unis Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Les chiffres définitifs pour cette année n’ont pas encore été calculés.
Traduit de l’anglais original par l’AURDIP
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