Source: Mediabask
La manifestation en faveur des prisonniers a rassemblé 76 000 personnes à Bilbo et 9 000 à Bayonne, parmi lesquelles de nombreux représentants politiques, syndicaux et associatifs. Dans leur déclaration finale, l’Artisan de la Paix Michel Berhocoirigoin et la présidente de Bake Bidea Anaiz Funosas ont qualifié ce moment d’“historique”, car “un Pays Basque durablement apaisé et démocratique est à portée de main”.
Largement soutenue par une diversité d’acteurs politiques, sociaux et syndicaux, la manifestation s’est tenue simultanément à Bayonne et à Bilbo.
La manifestation pour les prisonniers qui se déroule traditionnellement chaque début d’année à Bilbo se tient cette année encore simultanément à Bayonne, comme ce fut le cas en 2016. Une mobilisation à laquelle de nombreux acteurs politiques, syndicaux, associatifs, culturels et religieux ont apporté leur soutien. Le message qu’ils souhaitent transmettre à Paris et à Madrid : que le droit commun soit enfin appliqué aux prisonniers basques.
Alors que les Artisans de la Paix annonçaient le 14 décembre dernier le blocage des discussions avec Paris sur la question des prisonniers basques, la représentante de la Garde des Sceaux Hélène Davo a affirmé que sa porte « rest[ait] toujours ouverte », des propos confirmés par la ministre de la Justice Nicole Belloubet à l’antenne de France Bleu Pays Basque le 11 janvier.
9 000 manifestants à Bayonne et 76 000 à Bilbo pour le respect des droits des prisonniers
La manifestation en faveur des prisonniers a rassemblé 76 000 personnes à Bilbo et 9 000 à Bayonne, parmi lesquelles de nombreux représentants politiques, syndicaux et associatifs. Dans leur déclaration finale, l’Artisan de la Paix Michel Berhocoirigoin et la présidente de Bake Bidea Anaiz Funosas ont qualifié ce moment d’“historique”, car “un Pays Basque durablement apaisé et démocratique est à portée de main”. Photo : Bob EDME
“Les discussions avec le ministère doivent reprendre”, a conclu Michel Berhocoirigoin dans sa déclaration finale. La traditionnelle manifestation de début d’année pour les droits des prisonniers, qui s’est déroulée simultanément à Bilbo et Bayonne, a rassemblé dans la capitale labourdine 9 000 personnes, selon le comptage de MEDIABASK, 8 500 selon la police. Une mobilisation à l’appel des collectifs des Artisans de la Paix et Bake Bidea, auquel de nombreux acteurs politiques, syndicaux, associatifs, culturels et religieux ont apporté leur soutien. Le message qu’ils souhaitent transmettre à Paris et à Madrid : que le droit commun soit enfin appliqué aux prisonniers basques.
Alors que les Artisans de la Paix annonçaient le 14 décembre dernier le blocage des discussions avec Paris sur la question des prisonniers basques, la représentante de la garde des Sceaux Hélène Davo a affirmé que sa porte « rest[ait] toujours ouverte », des propos confirmés par la ministre de la Justice Nicole Belloubet à l’antenne de France Bleu Pays Basque le 11 janvier.
Après le désarmement total de l’ETA en avril 2017, le gouvernement a procédé au rapprochement de 25 détenus et à la levée du statut de DPS (détenu particulièrement signalé) à 22 prisonniers. Or, depuis quelques mois, la situation est bloquée et « aucune avancée notable » n’a pu être obtenue, indiquent Bake Bidea et les Artisans de la Paix, « alors même que « la dissolution de l’organisation ETA a été concrétisée le 3 mai 2018 ».
Une manifestation plurielle
Portant une banderole « Maintenant les prisonnier.e.s ! », les représentants du monde culturel basque ont ouvert la manifestation dès 17h. Parmi eux, Jon Maia et Amets Arzallus (bertsolari), le chanteur Peio Ospital, Marie Cosnay et Martine Bouchet (écrivaines), le comédien Ximun Fuchs, le chanteur Fermin Muguruza, Eider Rodriguez (écrivain), et Amaia Riouspeyrous.
Une seconde banderole « Paix en Pays Basque, Maintenant les prisonniers » était portée par la délégation qui mène depuis juillet 2017 les discussions avec le ministère de la justice : Anaiz Funosas, présidente de Bake Bidea, Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et président de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB), Vincent Bru (député Modem), Michel Berhocoirigoin (Artisan de la Paix). Avec eux, des parlementaires et des élus du Pays Basque : Paul Baudry (vice-président de la CAPB), Kotte Ecenarro (premier vice-président de la CAPB) Michel Veunac (maire Modem de Biarritz, conseiller régional et vice-président de la CAPB), Martine Bisauta (vice-présidente de la CAPB), Francis Gonzalez (maire de Boucau, membre de l’exécutif de la CAPB), Denise Saint-Pé (sénatrice Modem), Max Brisson (sénateur Les Républicains).
Des représentants de divers partis politiques étaient également présents (Modem, EELV, Les Républicains, la République en Marche, le Parti Socialiste, le PNB, EH Bai, EH Bildu, Génération.s). Des prêtres et des syndicalistes (LAB, FSU, ELA, CGT, CFDT Pays Basque) ont aussi apporté leur soutien.
Derrière eux, une grande banderole était portée par des familles de prisonniers basques incarcérés en France, mais aussi en Espagne. En basque et en français, ils ont clamé « Etxean nahi ditugu » (« Nous les voulons à la maison »). Enfin, une dernière banderole affichant le message « Orain Presoak » était tenue par des représentants d’organisations, mouvements de jeunes du Pays Basque, Gaztetxe, comités de fêtes, etc.
L’application du droit commun
« La levée des mesures d’exception, c’est d’abord une question de juste application du droit : ce n’est pas une question d’opinion, mais de droit qui ne peut fluctuer au gré des intérêts ou opportunités politiques, dictés par des considérations autres que l’application stricte du droit » ont déclaré à la fin de la manifestation l’Artisan de la Paix Michel Berhocoirigoin et la présidente de Bake Bidea, Anaiz Funosas.
Ils ont rappelé que « l’instauration d’une paix durable est en jeu » et que « tout est encore fragile. Un processus de paix ne peut être unilatéral mais exige l’implication de tous ». Et de souligner une fois de plus la « double-peine » subie par les familles des prisonniers, contraints d’effectuer de longs trajets pour rendre visite à leurs proches, augmentant le risque d’accidents de la route.
Les discussions doivent reprendre
« Le Pays Basque n’a pas connu de situation de paix depuis 80 ans. Nous pouvons pour la première fois depuis très longtemps, y parvenir », ont martelé Anaiz Funosas et Michel Berhocoirigoin. « Un Pays Basque durablement apaisé et démocratique est à portée de main. C’est pour cela que nous sommes à un moment historique. Et que la responsabilité de chacun d’entre nous est immense ! » Ils ont assuré que les discussions avec le ministère devaient reprendre, « mais il faut remettre sur la table une feuille de route et un agenda, et renouer le fil de la confiance ».
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