Constatant “une véritable atteinte aux droits et aux libertés démocratiques”, 41 sénateurs français demandent à l’Etat français et aux pays de l’Union européennes d’intervenir “pour rétablir les conditions du dialogue afin de trouver des solutions politiques à un problème politique”. C’est un extrait d’un manifeste intitulé “pour le respect des libertés et des droits fondamentaux en Catalogne.” En solidarité avec douze anciens élus ou responsables d’associations indépendantistes comparaissant devant le Tribunal suprême de Madrid depuis le 12 février pour la tenue d’un référendum d’autodétermination le 1er octobre 2017, et la proclamation d’une république catalane indépendante le 27 octobre de cette même année.
“Notre pays est voisin de l ‘Espagne et de sa grande Région, la Catalogne, avec qui nous partageons une longue histoire. En tant qu’européens et en tant que français, nous nous sentons concernés par les événements graves qui se sont déroulés en Catalogne. Au moment où se déroule le procès devant le Tribunal supérieur espagnol d’anciens membres du Gouvernement régional catalan, de l’ancienne Présidente du Parlement catalan et de responsables associatifs catalans, nous, membres du Sénat de la République demandons le respect des libertés et des droits fondamentaux en Catalogne, sans bien sûr s’immiscer dans les problèmes politiques d’un pays voisin et sans prendre parti sur le sujet de l’indépendance de la Catalogne”, poursuivent les sénateurs dénonçant “les répressions dont sont victimes des élus légitimes, représentants politiques de la Generalitat de Catalogne emprisonnés ou forcés à l’exil pour leurs opinions dans l’exercice des mandats que leur ont confiés les électeurs.” Parmi les signataires la totalité du groupe communiste(16), 13 socialistes (sur 74) quatre de LREM (sur 145) deux centristes (sur 51) et deux (sur 23) du Rassemblement démocratique et social européen.
Réactions hostiles
L’ancien Premier ministre Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone, a réagi sur twitter qualifiant le manifeste “d’irresponsable” et invitant “ces 41 sénateurs à suivre en direct le procès de ceux qui ont violé la Constitution espagnole”. Le gouvernement français par le biais d’un communiqué du Quai d’Orsay, a réagi en apportant son soutien à “l’unité de l’Espagne”, en forme de rappel à l’ordre après cette tribune de sénateurs ajoutant “qu’il n’appartenait pas à la France de s’immiscer dans des procédures judiciaires en cours. Nous avons pleinement confiance dans la capacité de la démocratie espagnole à conduire un dialogue politique apaisé, respectueux de la légalité constitutionnelle et de l’État de droit. A l’heure où l’esprit d’unité et de solidarité doit plus que jamais nous guider dans la relance du projet européen, les autorités françaises rappellent leur attachement à une Espagne forte et unie et leur plein soutien aux autorités espagnoles.” Auparavant la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau avait twitté qu’il s’agissait d’un sujet relevant de de la responsabilité de l’Espagne, “qui est un État de droit, dans lequel personne –fut-il parlementaire français- n’a à s’immiscer.”
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