Nous nous joignons aux demandes de mesures d’urgence dans les prisons
ETXERAT (17-03-2020). Etxerat souhaite exprimer son adhésion au texte dans lequel plus de 30 organisations du Pays Basque sud et de tout l’État espagnol, parmi lesquelles Salhaketa, Osabideak ou Sare, demandaient hier des mesures d’urgence au Ministère de l’Intérieur et aux Institutions Pénitentiaires.
Nous savons que la situation dans les prisons peut devenir extrêmement compliquée, compte-tenu des nombreuses carences et déficiences qui sont habituellement constatées dans le domaine pénitentiaire, telles la surpopulation, les services et le suivi médical inadaptés, ou le maintien en prison de personnes de plus de 70 ans et/ou gravement malades. Une situation qui, pour éviter de graves conséquences, nécessite d’agir avec urgence et efficacité, avec la santé et les droits des personnes prisonnières comme objectif prioritaire.
Nous adressons également cette demande aux autorités judiciaires et pénitentiaires de l’État français, et nous rappelons que certains des prisonniers faisant partie de groupes à haut risque (âge, maladie) auraient déjà été libérés sans le blocage systématique du parquet antiterroriste français.
En cette période de crise sanitaire, quand la santé et la nécessité de la préserver nous obligent à prendre toutes les mesures à notre portée, toutes nos pensées vont aux personnes prisonnières qui sont dans l’impossibilité d’en faire autant et qui sont soumis à des règlements qui passent le plus souvent avant leurs droits fondamentaux. Notre plus vive inquiétude, en ce qui concerne ce groupe particulièrement vulnérable, concerne les prisonniers gravement malades et les plus de 70 ans pour qui le risque est double.
Nous demandons également l’activation de mesures pour compenser la suspension des visites, par un système d’appels vidéo et la gratuité des communications, pour éviter la rupture des liens familiaux ou une charge supplémentaire pour des familles déjà fortement impactées financièrement.
Résumé du texte adressé hier au Ministère de l’Intérieur et à l’Administration Pénitentiaire de l’État espagnol par plus de 30 collectifs et organisations :
Ces organisations ont demandé une « une série de mesures urgentes pour veiller au respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté » en raison des « effets que le coronavirus peut avoir sur la santé et sur les droits des personnes prisonnières ». Elles soulignent que, selon la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, un « service médical inadapté au sein de la prison peut constituer un traitement inhumain ou dégradant ».
Entre autres choses, elles réclament les mesures concrètes suivantes :
« Le renforcement immédiatement des équipes de personnel sanitaire au sein des prisons, et de faire en sorte que l’isolement des personnes affectées par le coronavirus soit effectué dans une unité médicale plutôt que dans une cellule »
« La libération immédiate des prisonniers gravement malades et de ceux de plus de 70 ans car ils constituent un groupe à double risque, de même que les prisonniers en préventive pour lesquelles il faut établir d’autres types de contrôles si besoin »
« L’installation de toute urgence d’un système d’appels vidéo entre les personnes prisonnières et celles qui réalisent habituellement les visites ». Selon ces organisations, « ne pas installer dans les prisons les technologies de communication dont peuvent disposer les autres citoyens n’a aucun sens en cette période ».
Il s’agit, comme le signalent les organisations signataires, « d’adopter des mesures urgentes qui, d’un côté, évitent la propagation du coronavirus au sein des prisons, et de l’autre, garantissent les droits fondamentaux des personnes privées de liberté »
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