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Prisonniers : Une chaîne humaine pour rompre le blocage à Paris -Le processus de paix est dans l’impasse et Jakes Esnal le vit de sa chair.

EuskalHerria 30 juin 2020 Commentaires fermés sur Prisonniers : Une chaîne humaine pour rompre le blocage à Paris -Le processus de paix est dans l’impasse et Jakes Esnal le vit de sa chair.
Source: Mediabask

Près de 600 personnes se sont mobilisées à Saint-Jean-de-Luz pour demander la libération de Jakes Esnal, dont la demande de libération conditionnelle est en cours d’examen. Un cas parmi d’autres qui illustre le blocage persistant du processus de résolution du conflit de la part du gouvernement français. Bake Bidea parle même de « sabotage ».

Le processus de paix est dans l’impasse et Jakes Esnal le vit de sa chair. Incarcéré depuis 1990, le militant luzien de 69 ans en est à sa deuxième demande de libération conditionnelle, passée en appel jeudi 25 juin. A l’audience, lui et son avocate se sont retrouvés face à un mur. C’est pour le briser que près de 600 personnes ont investi le pont reliant Saint-Jean-de-Luz à Ciboure ce samedi 27 juin. Une chaîne humaine organisée pour exiger du gouvernement français son implication dans le processus de paix.

Les dossards bleus imprimés sous le sceau du mouvement citoyen pour la résolution du conflit Bake Bidea et des Artisans de la Paix ont formé un épais cordon des deux côtés du pont. Suspendues du pont par une corde, deux personnes tiennent des fumigènes à la main. Le bruit de casseroles dépasse celui des moteurs de voitures, nombreux en cette heure avancée de la matinée. Une manière de se faire entendre avant le rendu des juges attendu pour le 24 septembre, concernant Jakes Esnal. La mobilisation lui donne des forces, un espoir, mais l’épouse du prisonnier incarcéré à l’Île-de-Ré, Maite Esnal, sent une certaine impatience. « Les gens en ont assez », souffle-t-elle.

Les manifestants ont formé une chaîne humaine pendant trois quart d’heures. © Bob EDME

En face d’elle, de l’autre côté de la route une banderole dit « ça suffit ! ». Après trente ans de prison, ici, on ne comprend pas que Jakes Esnal, mais aussi Frederik Haranburu, Ion Kepa Parot et Unai Parot soient encore détenus. Ils n’acceptent pas qu’on les condamne à mort. Les trois premiers ont une peine de perpétuité mais remplissent les conditions pour une libération conditionnelle. « Nous demandons des instructions générales adressées aux magistrats afin qu’ils tiennent compte des avancées réalisées dans le cadre du processus de paix », lance Anaiz Funosa la présidente de Bake Bidea.

Troisième demande de Xistor

A plusieurs reprises, les juges du tribunal d’application des peines ont accepté en première instance les demandes de ces prisonniers, mais à chaque fois, le parquet a opposé un appel, ignorant dans son argumentaire les pas franchis par l’organisation ETA. A l’audience de Mikel Barrios aussi, le 23 juin, la ligne du parquet était semblable et le tribunal l’a condamné à de la prison ferme. Lundi 29 juin, une délégation se rendra à la prison de Mont-de-Marsan, le jour où il y sera incarcéré. « Ce n’est pas le moment de remplir les prisons, mais de les vider ! » ont lancé au micro les intervenants, à la fin de la mobilisation, dans une place Louis XIV recouverte de bleu.

Ils ont appelé à maintenir la mobilisation, compte tenu de l’actualité à venir. Effectivement, en plus de la décision concernant Jakes Esnal, la demande de libération conditionnelle de Frederik Haranburu « Xistor » sera examinée par le tribunal d’application des peines le 9 juillet prochain. Après deux essais frustrés, cette troisième demande arrive dans un contexte sanitaire risqué pour ce prisonnier à la santé vulnérable.

L’indépendance du parquet

Sur le kiosque, deux intervenants ont repris les propos tenus par la garde des Sceaux le 24 juin, qui affirmait au sujet de l’indépendance du parquet : « Dans notre système français, c’est un système hiérarchisé pour les procureurs. (…) Le gouvernement détermine la politique de la nation, donc la politique pénale. C’est moi qui détermine la politique pénale sous l’autorité du Premier ministre, (…) et donc je peux donner des instructions générales aux procureurs généraux qui ensuite les répercutent. » Des déclarations qui provoquent une certaine incompréhension. « Pourquoi n’y a-t-il pas une instruction générale qui prend acte de la nouvelle situation au Pays Basque ? », demandent Bake Bidea et les Artisans de la paix. En face, on leur opposerait la séparation des pouvoirs et l’impossibilité pour le gouvernement de traiter les affaires au cas par cas.

Lundi 22 juin, la délégation du Pays Basque formée de représentants de la société civile et d’élus a rencontré le directeur adjoint au cabinet de la ministre de la Justice, Olivier Christen, remplaçant d’Hélène Davos. Comme elle, il a rempli auparavant la fonction de magistrat de liaison à Madrid. Le dossier basque ne lui est donc pas étranger. Prévu cet hiver, le rendez-vous avait été reporté en raison du Covid-19, mais les membres de la délégation ont tenu à le faire au plus vite. « Nous nous devions de le faire, d’abord pour lui faire part du ressenti au Pays Basque, et pour lui présenter l’analyse que nous faisons du manque de prise en main de ce dossier », explique Anaiz Funosa.

La prise de parole s’est terminée par des coups de casserole et des applaudissements. © Bob EDME

Engagées au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, les discussions avec la délégation ont permis le rapprochement des prisonniers hommes dans des établissements proches du Pays Basque, à Lannemezan et Mont-de-Marsan. Elles ont également conduit au retrait du statut de détenu particulièrement surveillé. Un processus salué publiquement par le président français en personne. Mais il semblerait qu’au plus haut niveau de l’Etat, on ne soit pas disposé à rompre avec la doctrine anti-terroriste. Bake Bidea craint que l’Etat ne soit en train de « saboter le processus de paix ».

Face à cela, les organisateurs de la mobilisation sont fermes, « le processus engagé doit aller jusqu’à son terme : il n’y a pas d’autres options ! ». Ils ajoutent : « Dans le respect de nos principes et de notre pluralité, il nous faudra engager une nouvelle stratégie pour casser le mur qui entrave le chemin ». Et que ce processus engagé en 2011 ne connaisse pas le sort de Sisyphe.

 

 

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