La demande de libération conditionnelle présentée par Frederik Haranburu “Xistor” a été examinée par le tribunal d’application des peines de Paris. Le procureur a demandé son maintien en détention. La décision est attendue pour le 24 juillet.
Tout juste un an après l’examen de la deuxième demande de libération conditionnelle de Frederik Haranburu « Xistor » par le tribunal d’application des peines de Paris, le dossier est de nouveau sur la table des magistrats. Alors que la décision sur cette troisième demande sera rendue le 24 juillet, le parquet s’est opposé à la libération conditionnelle du Senpertar ce jeudi 9 juillet.
Le dossier n’avait pourtant que « des avis favorables, voire très favorables », désespère son avocate Maritxu Paulus Basurco. Cette fois, elle a même pu compter sur l’avis favorable du procureur de la République de Bayonne. « Je pensais que le Parquet national antiterroriste allait le prendre en compte… c’est incompréhensible », souffle-t-elle.
Une position devenue inflexible dans les dossiers basques. Le rejet des demandes formulées par les prisonniers basques remplissant les conditions est systématique, aussi bien pour les deux autres demandes précédentes de Frederik Haranburu que celles réalisées par Jakes Esnal et Ion Kepa Parot, les trois étant incarcérés depuis 30 ans. L’avis favorable du parquet général concernant la libération sous contrôle judiciaire de Josu Urrutikoetxea, en détention provisoire, avait pourtant suscité une lueur d’espoir. Cela fait plusieurs mois que la délégation du Pays Basque chargée des discussions avec le ministère de la Justice demande la transmission d’instructions générales aux parquets actant le changement de contexte politique. De changement d’attitude de la part du Parquet, il n’y en a pas eu.
Pour les trois sexagénaires condamnés à perpétuité, la libération conditionnelle est la seule porte vers l’extérieur. Son refus équivaut à leur détention jusqu’à la mort. C’est après une longue hésitation que Frederik Haranburu a décidé de refaire une demande, car la procédure est lourde et longue. Le détenu doit passer devant plusieurs commissions qui étudient son parcours et donnent leur avis selon des critères de sécurité. « Ces avis étant valables pendant deux ans, nous avons décidé de renouveler la demande tant qu’elle l’était », a expliqué au journal Gara l’avocate du Senpertar, Maritxu Paulus Basurco.
« Xistor vient d’accomplir 30 ans de prison, c’est la base de cette l’audience », a-t-elle précisé. Elle a ainsi rappelé le critère sur lequel s’est appuyé le tribunal dans le cas de Jakes Esnal pour accepter en première instance sa libération : son âge (66 ans) et le risque de ne plus pouvoir représenter de demande en raison des difficultés pour présenter un projet professionnel à cette étape de la vie. Les magistrats auraient également reconnu les pas franchis par la société basque « en faveur de la paix et le vivre ensemble ». En substance, le désarmement d’ETA et la dissolution d’ETA auraient acté la fin du conflit, selon eux. Le parquet ayant fait appel, le Luzien est dans l’attente de la décision de la cour d’appel, prévue le 24 septembre.
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