A la veille des procès concernant la libération conditionnelle de Jakes Esnal et Xistor Haranburu, Etxerat a dénoncé mercredi 23 septembre à Bayonne l’attitude de blocage maintenue par l’Etat français sur la question des prisonniers et du processus de paix. Elle a également dénoncé que dans ce temps de crise sanitaire, « comme toujours, ce sont les prisonniers et les familles qui en paient le prix ».
|24/09/2020
Etxerat a dénoncé ce mercredi 23 septembre à Bayonne l’attitude de blocage maintenue par l’Etat français. © Maite Ubiria
« Nous les voulons et avons besoin d’eux et d’elles vivants à la maison ! ». L’association Etxerat qui rassemble les familles des prisonniers politiques basques est de nouveau sortie dans la rue pour alerter l’opinion, cette fois-ci à Bayonne. Une conférence a été organisée ce mercredi 23 septembre devant la mairie pour dénoncer l’attitude de blocage maintenue par l’Etat français. La situation vécu par Jakes Esnal, Ion Kepa Parot et Xistor Haranburu lui semble un exemple clair.
La conférence a été organisée à la veille des procès concernant la libération conditionnelle de Jakes Esnal et la nouvelle audience pour celle de Xistor Haranburu ce jeudi 24 septembre. Ils se trouvent depuis 30 ans en prison et remplissent tous les critères pour retrouver la liberté.
Ce blocage provient de l’attitude du Parquet dit « antiterroriste ». Durant les derniers mois, lorsque les juges ont accepté les libérations conditionnelles des prisonniers en première instance, le Parquet a systématiquement fait appel. Cela a des conséquences pour les prisonniers, mais aussi pour leurs familles. Pour Etxerat, elles aussi « sont condamnées à la perpétuité ».
« S’il est inacceptable sur le plan humain, il est également très grave politiquement et socialement, car il entrave le processus de paix auquel nous travaillons tous dans ce pays, et nous voulons exprimer notre plus vive inquiétude », a-t-elle souligné. Elle a évoqué la nécessité de solutions n’étant pas basées « sur la vengeance ou sur le chantage. Elle doivent l’être sur la justice ».
La crise sanitaire en prison
D’autre part, la pandémie est en train d’avoir de « graves conséquences » sur la situation des prisonniers. Maintenir la relation entre les familles et les prisonniers « est encore plus compliqué avec les mesures sanitaires qui sont imposées en prison ». Celles-ci ne font qu’augmenter l’isolement des prisonniers, sans compter « l’état désastreux du suivi médical en prison ». Il parait important à Etxerat de ne pas mettre d’obstacles aux demandes de libération et de libérer ceux qui sont gravement malades.
Durant la conférence de presse, Etxerat a également rappelé que depuis qu’Adeline Hazan, contrôleure des lieux de privation de liberté, a quitté son poste en juillet, elle n’a pas été remplacée. De plus, l’Observatoire international des prisons a perdu une partie importante des subventions ces dernières années. « Ainsi, les violations de droits continuent en prison, mais les outils permettant de les dénoncer disparaissent discrètement », rajoute l’association des familles des prisonniers.
Face à toutes ces problématiques, la société basque doit maintenir et amplifier sa mobilisation, selon Etxerat. Dans ce sens, elle appelle à participer au rendez-vous organisé le 25 septembre à Saint-Jean-de-Luz à 19 heures.
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