Régulièrement, Etxerat, l’association regroupant les proches des 498 prisonnières et prisonniers politiques basques produit un rapport sur leur situation. Pour le télécharger : EH_EtxeratChronique Mars2014
Introduction du rapport
Doux-amer. Ce serait le terme le plus adéquat pour faire un bilan de ce mois de mars. Le troisième mois de l’année nous a offert de nouveaux pas importants vers la résolution du conflit, mais aussi de nombreuses violations de droits et attaques envers ce processus.
Si nous finissons le mois avec le nombre le plus bas de prisonniers politiques basques depuis 15 ans, ce chiffre ne concorde pas pour autant avec la réalité. Des centaines de citoyen-ne-s basques sont dans l’attente de leur sentence, et de nombreux autres vont à leur tour être jugé-e-s avec des demandes très lourdes du Parquet à leur encontre.
Et ce n’est pas tout. La dispersion n’a connu aucune trêve. Cette mesure de vengeance contre les familles et les prisonniers politiques basques a provoqué deux nouveaux accidents ce mois-ci. Un chien a surgi devant un véhicule qui se rendait à la prison de Topas – Salamanca. Au retour d’une autre visite, l’explosion de sa roue a procuré une grosse frayeur à la compagne d’un autre prisonnier politique. Jusqu’à quand ? Quand vont-ils renoncer à cette terrible roulette russe ?
Cela fait 25 ans cette année que la dispersion a été mise en marche de façon systématique. Depuis lors, cette politique pénitentiaire arbitraire et source de graves violations de droits a tué 16 personnes. Il faut y mettre un terme ! Et comme si tout cela ne suffisait pas, un personnage obscur comme Monsieur Rodolfo Ares – responsable final, par exemple, de l’opération qui a coûté la vie à Iñigo Cabacas – a fait publiquement le pari d’utiliser la dispersion pour parvenir à ses fins politiques et ne montre aucun scrupule à utiliser le sang, la sueur et la souffrance des familles pour un bénéfice électoral. Des déclarations comme celles de l’ineffable Ares doivent être mises hors-jeu. Car c’est ce que la société basque exige de ses élus : solutions et respect des droits essentiels.
D’autre part, nous avons assisté en ce mois de mars à de nouveaux pas fermes et décidés vers la résolution du conflit politique. D’un côté, certain-e-s des exilé-e-s politiques basques ont décidé de revenir en Euskal Herria après de longues années d’exil. Retourner dans leurs villages, leurs quartiers, leurs maisons pour participer en tant qu’acteurs politiques actifs à la recherche d’une paix juste pour ce peuple. De l’autre côté, nos parents et ami-e-s prisonnier-e-s ont aussi fait un nouveau pas. Les prisonniers malades et ceux de plus de 70 ans ont demandé leur retour en Euskal Herria, à la prison de Zaballa (Araba) en ce qui concerne l’État espagnol, et à la prison la plus proche d’Euskal Herria pour les prisonniers de l’État français. Ce pas fait suite à la demande du Forum Social et a pour objectif d’ajouter une autre petite pierre à la construction de la résolution.
Ces pas sont extrêmement importants face à la fermeture, l’immobilisme et l’absence totale de volonté des gouvernements français et espagnol dans la recherche de la paix et de la cohabitation apaisée en Euskal Herria, immobilisme que la société basque ne comprend ni n’accepte.
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