D’après l’article suivant en castillan: http://www.naiz.eus/fr/actualidad/noticia/20140924/te-vas-a-comer-los-muertos
Le 22 septembre 2014, a débuté le procès de 28 jeunes, accusés d’appartenance à l’organisation de jeunes de la gauche indépendantiste, Segi. Ils comparaissent devant l’Audience Nationale de Torrejón de Ardoz (Communauté de Madrid en Espagne).
Plusieurs centaines de personnes ont formé un mur humain afin de protéger les 5 inculpés qui ne s’étaient pas présentés devant la juge et qui, de ce fait, étaient recherchés.
Cette grande mobilisation populaire avait comme objectif de témoigner la solidarité avec les inculpés et d’empêcher leur arrestation.
Les 5 inculpés ont fini par été arrêtés de façon violente. Il s’agit de : Imanol Salinas, Xabier Arina, Jazint Ramírez, Irati Tobar et Igarki Robles.
Voir vidéo: http://www.naiz.eus/fr/mediateca/video/tres-horas-de-resistencia-en-el-muro-popular-de-loiola
Voir images: http://www.naiz.eus/fr/mediateca/image_gallery/loiolako-herri-harresiaren-desegite-bortitza-iruditan
Lors de l’audience des autres jeunes s’étant présentés, la juge en charge de ce dossier a suspendu le procès lorsque ceux-ci lui ont tourné le dos et ont montré des panneaux indiquant « Résolution du conflit tout de suite! ». Le procès rouvrira le 6 octobre.
Voir vidéo : http://www.20minutos.es/noticia/1946580/0/audiencia-nacional/juicio-segi/luis-goni/
Témoignages lors du procès
Le témoignage de Julen Zuaznabar a remis au centre du processus actuel, les tortures infligées au militants de la gauche indépendantiste basque.
Julen Zuaznabar a expliqué le chantage exercé par les forces de l’ordre afin qu’il choisisse entre : l’inculper de la mort de Isaías Carrasco et Inaxio Uria (suite à une action de l’E.T.A.) ou d’actions violentes de rue. Il a été menacé par des phrases comme « Tu va manger tes morts ». Julen Zuaznabar explique que les policiers semblaient capables de tout.
Il est à noter que Julen Zuaznabar avait proposé de se présenter devant le juge deux ans auparavant, suite à une opération policière à Hernani, mais le commanditaire de cette action, le juge Baltazar Garzon, assura qu’il n’y avait rien contre lui.
Ont témoigné aussi Jazint Ramírez et Xalbador Ramírez. Ces deux frères ont expliqué qu’ils ont été détenus au Pays Basque Nord, ainsi ils n’ont pas subi la torture et ont niés toute inculpation devant le juge Fernando Grande-Marlaska lors de leur extradition vers l’État espagnol par les autorités françaises.
Aiala Zaldibar a expliqué qu’elle s’est présentée devant les autorités françaises pour ne pas avoir à subir les tortures qu’ont dénoncées ses camarades.
Igarki Robles a indiqué avoir été obligé de faire une déclaration policière. Il a témoigné des coups et des humiliations qu’il a subi. L’objectif étant de le faire inculper lui et ses camarades. Il a expliqué ne pas avoir déposé plainte car elles sont vaines, puisque les États se servent de la torture et masquent cette réalité.
Cette déclaration de torture n’a pas plu à la juge qui l’a mis en garde : « ici on ne peut pas dire n’importe quoi! »
Il est important de rappeler que la relaxe de 40 jeunes, devant l’Audience Nationale, jugés entre octobre et janvier derniers, pour appartenance à Segi, a clairement montré la responsabilité du juge instructeur pour ne pas avoir évité les mauvais traitements infligés aux inculpés. En effet, suite à la torture qu’il leur a été infligée, leurs témoignages n’ont pas eu de valeur juridique.
Marina Sagastizabal détenue à Barcelone où elle étudie, a témoigné de la torture qui lui a été infligée: » ils me disaient que chaque jour serait pire. Que j’étais entre leurs mains. Je ne pouvait pas me reposer car j’étais terrorisée. » Elle a décrit, très affectée, les coups qu’elle a reçu et les menaces sexuelles portées à son égard. « Ils m’ont dit que l’accusation avait changé et qu’ils allaient m’accuser d’être membre de l’ETA ».
Ainhoa Villaverde, a expliquée le chantage qu’elle a subi dans la salle d’interrogatoire: il lui a été notifié que son père avait eu un infarctus (dont il avait déjà souffert auparavant). Elle a été obligée de signer l’accusation qu’on lui portait, comme condition pour être libérée.
« Ils m’ont obligé à apprendre les réponses que je devaient dire, par cœur ». De plus la police l’a avertie que ce qu’elle venait de vivre ne s’arrêterait pas, ni à l’Audience Nationale ni en prison. De fait, elle a reçu une visite d’un policier à son travail et un autre l’a poursuivi à diverses occasions dans la rue.
Xabier Arina a expliqué que deux ans avant d’être détenu il a proposé de se présenter devant le juge, accompagné de son avocate, ce qui lui a été refusé et sa détention a été ordonnée en 2010. Il témoigne de la torture qui lui a été infligée. Ses mauvais traitements ont été enregistrés auprès du médecin légiste. Des contusions ont été constatées des jours après et la plainte a été enregistrée notifiant des coups à la tête, aux côtes et aux testicules.
Imanol Salinas a indiqué avoir reçu des coups durant les premières heures de détention. Il a nié toute accusation tant au commissariat que devant le juge.
Les accusés
Xabier Arina (Nafarroa)
Ander Maeztu (Nafarroa)
Garazi Autor (Nafarroa)
Izaskun Goñi (Nafarroa)
Ohiana López (Nafarroa)
Imanol Salinas (Nafarroa)
Eneko Villegas (Nafarroa)
Ibon Esteban (Nafarroa)
Egoi Irisarri (Nafarroa)
Endika Pérez (Bizkaia)
Imanol Beristain (Bizkaia)
Aitziber Plazaola (Gipuzkoa)
Beñat Lizeaga (Gipuzkoa)
Jacint Ramírez (Gipuzkoa)
Julen Zuaznabar (Gipuzkoa)
Rubén Villa (Bizkaia)
Xabat Moran (Bizkaia)
Ikoitz Arrese (Bizkaia)
Irati Tobar (Bizkaia)
Saioa Zubiaur (Bizkaia)
Xabier Bidaurre (Bizkaia)
Ainara Ladrón (Gipuzkoa)
Xalbador Ramírez (Gipuzkoa)
Aiala Zaldibar (Araba)
Bergoi Madernaz (Araba)
Igarki Robles (Araba)
Marina Sagastizabal (Araba)
Ainhoa Villaverde (Araba)
Voir vidéo de campagne de solidarité en basque : http://www.ahotsa.info/albistea/el-lunes-comenzara-el-juicio-contra-28-jovenes-independentistas-acusados-de-pertenecer-a-segi
Communiqué de la Plateforme pour les droits civils et politiques en
Euskal Herria
RELAXE DES 28 JEUNES BASQUES!
De la plateforme LIBRE-Madrid contre les procès politiques, nous voulons manifester notre plus ferme rejet envers ce micro-procès que se déroule à partir du 22 septembre au sein de l’Audience Nationale de Torrejón de Ardoz contre 28 jeunes.
Nous voulons rappeler, que lors du précédent micro-procès contre 40 jeunes, les mêmes pratiques ont été constatées: incommunication et tortures. Cela a débouché vers la relaxe des 40 inculpés. Indiscutablement ses pratiques répressives ne cherchent qu’une chose: user physiquement et psychologiquement des citoyens qui ont travailler à développer une activité politique. A un moment où l’action politique de la gauche indépendantiste se développe uniquement via une stratégie politique et démocratique. Et rajouter que la décision d’E.T.A. de mettre fin à l’activité armée, implique que ces pratiques répressives, qui criminalisent le mouvement en optant pour le « tout est l’E.T.A. » contre les citoyens basques, doivent disparaitre définitivement.
Pour cela, depuis la Plateforme LIBRE-Madrid, nous exigeons que soient prises en compte les demandes de la société basque, qui ne sont autres que la paix et la normalisation politique.
Nous encourageons tous les citoyens madrilènes à être présents à nos activités de soutien et de solidarité avec les 28 jeunes basques et de redoubler d’efforts pour exiger que le peuple basque cesse d’être puni.
C’est pour cela que de la Plateforme LIBRE-Madrid, nous exigeons:
– La suppression des procès politiques.
– La relaxe des 28 inculpés.
-Le respect de la pluralité et des droits politiques.
-Exiger aux institutions espagnoles qu’elles cessent de punir la gauche indépendantiste afin qu’elle puisse développer des bases solides qui permette la cohabitation démocratique.
Voir lien en castillan: http://ehlibremadrid.wordpress.com/
Comments are closed.