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Au 56ème jour de sa grève de la faim, Appel urgent pour Mohamed Lamine HADDI, en danger de mort.

EuskalHerria 19 mars 2021 Commentaires fermés sur Au 56ème jour de sa grève de la faim, Appel urgent pour Mohamed Lamine HADDI, en danger de mort.
Communiqué de presse de l’AARASD :
 

Au 56ème jour de sa grève de la faim, Appel urgent pour Mohamed Lamine HADDI, en danger de mort.

Mohamed Lamine Haddi, journaliste et défenseur des droits de l’homme, prisonnier sahraoui du Groupe de Gdeim Izik, incarcéré à la prison de Tiflet 2 (Maroc), a entamé le 13 janvier dernier une grève de la faim illimitée pour protester contre ses conditions de détention exécrables (mise à l’isolement prolongée, confiscation de biens personnels, déni de soins médicaux, et surtout éloignement de sa famille car il est incarcéré au Maroc, à 1200 km de sa résidence au Sahara occidental, en violation du Droit International Humanitaire qui interdit à la puissance occupante d’un territoire de transférer des prisonniers hors de ce territoire, notamment dans le sien).

Depuis le 25 février dernier, sa famille n’a plus aucune nouvelle. Ce jour là, Mohamed Lamine Haddi a fait état de pressions et de menaces contre lui par les autorités pénitentiaires. Les visites aux détenus étant à nouveau autorisées à partir du 1er mars, sa mère s’est immédiatement rendue à Tiflet, mais elle n’a pas été autorisée à le voir. Depuis, elle attend sur place, et a même été détenue quelques heures par la police le 3 mars, ainsi que les deux enfants qui l’accompagnent.

Le Royaume du Maroc n’autorise pas les visites du Comité international de la Croix-Rouge dans les prisons marocaines. C’est donc au Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) marocain d’intervenir pour garantir la sécurité et l’intégrité physique et psychologique de Mohamed Lamine Haddi, conformément aux engagements pris le 26 janvier dernier par Rabat, avec le soutien de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, lors du lancement du projet d’Appui au Mécanisme National de Prévention de la torture au Maroc. A cette occasion, Monsieur Alessio Cappellani, Chef de Délégation Adjoint de l’Union Européenne au Maroc a déclaré : « Nous nous réjouissons de voir que le Maroc a suivi les recommandations prioritaires de l’examen du Comité des droits de l’Homme, en ouvrant les lieux de privation de liberté à un regard indépendant, à travers la création du Mécanisme de Prévention de Torture au sein du Conseil national des droits de l’Homme, que l’UE et le Conseil de l’Europe soutiennent ».

En ce qui concerne la visite de sa famille, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire affirme que la visite était autorisée mais que la famille a refusé de se plier aux contraintes sanitaires. Comment imaginer que la mère de Mohamed Lamine HADDI, sans nouvelles de son fils après 48 jours de grève de la faim et craignant pour sa vie, ait pu refuser de se plier aux consignes sanitaires ? De plus, le CNDH déclare avoir rendu visite à Mohamed Lamine Haddi dans sa cellule et … qu’il va bien, comme l’affirme également le Directeur de la prison.

Une grève de la faim aussi longue est extrêmement risquée, et la vie de Mohamed Lamine Haddi est en danger. Les autorités françaises, la communauté internationale, toutes les institutions qui entretiennent des relations avec le Maroc doivent intervenir pour qu’il reçoive, comme le demande à nouveau sa famille, la visite urgente et immédiate d’une équipe médicale indépendante.

En second lieu, Mohamed Lamine Haddi doit être rapatrié dans son pays, à proximité de sa famille, comme doivent l’être tous les prisonniers politiques sahraouis incarcérés au Maroc.

Nous saluons la détermination de Mohamed Lamine Haddi, et espérons qu’elle ne le conduira pas à l’extrême.

Association des Amis de la RASD –

Site : association-des-amis-de-la-rasd.org ;  www.ecrirepourlesliberer.com
Facebook : Amis de la République Sahraouie
 
 
Communiqué Human Rights Watch: (Washington) – Le domicile d’une activiste indépendantiste Sahraouie est soumis à une surveillance lourde et quasi-constante des forces de sécurité marocaines depuis plus de trois mois, a déclaré Human Rights Watch. Sans fournir aucune justification, lesdites forces ont empêché plusieurs personnes, dont des parents de l’activiste, de lui rendre visite.

La surveillance de cette activiste, Sultana Khaya, et les violations de son droit à se réunir librement avec autrui dans son domicile de Boujdour, au Sahara occidental, sont emblématiques de l’intolérance du gouvernement marocain vis-à-vis des appels à l’autodétermination qui contrecarrent la revendication de ce territoire par le royaume. Khaya est connue localement pour son opposition véhémente au contrôle du Maroc sur le Sahara occidental. Elle est connue pour ses fréquentes manifestations de rue, seule ou avec d’autres personnes, brandissant des drapeaux sahraouis et scandant des slogans indépendantistes face aux policiers marocains.

« Les autorités marocaines goûtent sans doute peu les opinions indépendantistes de Sultana Khaya, ainsi que sa manière fougueuse de les afficher », a déclaré Eric Goldstein, directeur Moyen-Orient et Afrique du Nord par intérim à Human Rights Watch. « Il n’en reste pas moins que s’exprimer pacifiquement est son droit, et que rien ne justifie de barrer l’entrée de son domicile sans fondement légal. »

Khaya est revenue au domicile familial à Boujdour le 19 novembre 2020, après un voyage en Espagne. Alors qu’elle était absente ce soir-là, des membres des forces de sécurité marocaines ont effectué une descente chez elle. Pendant le raid, ils ont frappé sa mère de 84 ans à la tête, avait-elle déclaré à Human Rights Watch. Depuis ce jour, les forces de l’ordre n’ont plus quitté les alentours de son domicile.

Human Rights Watch a consulté plusieurs vidéos, filmées à diverses dates depuis le 19 novembre, montrant des membres des forces de sécurité en uniforme mêlés à des hommes en civil, certains près de véhicules de police, devant le domicile de Khaya, tandis qu’elle scande des slogans pro-indépendance depuis une fenêtre ou dans la rue, à quelques mètres de sa porte d’entrée. Certaines vidéos montrent les hommes bloquant le passage aux visiteurs ou les forçant à s’éloigner.

Depuis le 19 novembre, Khaya a quitté son domicile moins d’une dizaine de fois, marchant sur quelques mètres tout en filmant les membres des forces de sécurité à l’aide de son téléphone, puis retournant chez elle. Elle a déclaré qu’elle se postait fréquemment à sa fenêtre, agitant le drapeau sahraoui et scandant des slogans indépendantistes.

Khaya ne s’est aventurée plus loin qu’une seule fois depuis le 19 novembre, a-t-elle déclaré à Human Rights Watch. Un jour vers fin décembre, elle dit s’être éloignée environ 150 mètres de sa porte d’entrée, jusqu’à ce que des membres des forces de l’ordre se regroupent près d’elle. « Ils ne m’ont pas arrêtée ni touchée, mais je me suis sentie menacée et j’ai craint pour ma vie, alors je suis rentrée à la maison », a-t-elle déclaré.

Les autorités marocaines restreignent fortement, depuis longtemps, toutes les manifestations d’opposition à leur administration du Sahara occidental. Elles empêchent les rassemblements de soutien à l’autodétermination sahraouie, soumettent les activistes indépendantistes à des violences, dans la rue ou en garde à vue, les emprisonnent, les condamnent au terme de procès entachés d’irrégularités ou d’actes de torture, entravent leur liberté de déplacement, et les font suivre ouvertement. Les autorités marocaines ont également refusé l’entrée au Sahara occidental à de nombreux visiteurs étrangers ces dernières années, notamment des journalistes et activistes des droits humains.

Le 18 janvier 2021, des policiers ont empêché une cousine de Khaya de pénétrer dans la maison. Ils ont aussi brutalement repoussé Khaya, qui se tenait devant sa porte, vers l’intérieur de la maison, a-t-elle rapporté à Human Rights Watch.

Le 13 février, alors qu’elle filmait la police d’une fenêtre ouverte, Khaya a été frappée au visage par une pierre que, selon elle, un membre des forces de sécurité avait lancée depuis la rue. Le 16 février, le Conseil national des droits de l’homme, une instance étatique marocaine, a appelé le procureur de Boujdour à enquêter sur l’incident.

Human Rights Watch a interrogé Hassanna Duihi, un activiste indépendantiste sahraoui qui vit à Boujdour. Duihi a déclaré que depuis décembre, il a tenté quatre fois de rendre visite à Khaya. Les deux premières fois, des membres des forces de sécurité en uniforme l’ont repoussé sans fournir d’autre raison que « les instructions » qu’ils avaient reçues, a déclaré Duihi. Human Rights Watch a pu consulter la vidéo d’un des incidents, fournie par Duihi. Cette vidéo d’une minute, filmée de l’intérieur de la maison, correspond à sa description de l’incident. Les 19 et 21 février, il a réussi à entrer dans la maison de Khaya tôt dans la matinée, a-t-il déclaré.

Le 21 février vers midi, un homme en civil a arraché son téléphone portable de la main de Khaya alors qu’elle était dans la rue à quelques pas de sa porte, en train de filmer les membres des forces de sécurité bloquant un visiteur. Hassanna Duihi et Babouzid Buihi, un autre activiste indépendantiste interrogé par Human Rights Watch, ont assisté à l’incident depuis l’intérieur de la maison, où Buihi avait également pu pénétrer tôt ce matin-là. Selon le témoignage des deux hommes, Khaya a observé un sit-in de protestation dans la rue, devant sa porte d’entrée, jusqu’à 23 heures. Le téléphone a été glissé sous sa porte une demi-heure plus tard, mais Khaya refuse depuis de s’en servir, craignant, a-t-elle déclaré, qu’un logiciel espion y ait été installé.

Le 23 février, a déclaré Khaya, un agent de police a tenté de lui remettre une convocation à comparaître devant un procureur. Elle a refusé de prendre le document, arguant qu’elle ne reconnaissait pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ni par conséquent la compétence judiciaire d’un procureur du royaume sur sa personne. Human Rights Watch ne connaît pas le motif de la convocation.

En réponse à une demande de renseignements, la Délégation interministérielle aux droits de l’homme (DIDH) marocaine a affirmé dans une lettre à Human Rights Watch : « Ni [Sultana Khaya] ni sa famille ne font l’objet d’un quelconque harcèlement ou surveillance particulière. » La DIDH a précisé que le 19 novembre, Khaya, de retour de voyage, « a été accueillie par un ensemble de personnes sur la voie publique devant son domicile » et que les autorités ont « invité les intéressés à respecter les mesures de précaution » pour lutter contre la pandémie de Covid-19. La mère de Khaya « s’est alors évanouie », a déclaré la DIDH, pour des raisons non précisées dans la lettre.

D’après Khaya, aucun responsable local n’a jamais mentionné le Covid-19 pour justifier la présence continuelle des forces de l’ordre autour de sa maison depuis novembre, ou leur refus de laisser entrer certains visiteurs. Hassanna Duihi a déclaré que, hormis le couvre-feu nocturne instauré dans tout le Maroc et dans le Sahara occidental sous administration marocaine, les autorités marocaines n’ont imposé à Boujdour aucune mesure de précaution particulière liée au Covid-19. À sa connaissance, a-t-il ajouté, la police n’a établi de lourde surveillance devant aucune autre habitation privée de la ville, et la pandémie n’a pas empêché divers événements publics encombrés, notamment des rassemblement politiques pro-Maroc, de se tenir à Boujdour.

La majeure partie du Sahara occidental est sous contrôle du Maroc depuis que l’Espagne, ancien administrateur colonial de ce territoire, s’en est retirée en 1975. En 1991, le Maroc et le Polisario (le mouvement de libération du Sahara occidental) ont accepté un cessez-le-feu négocié par l’ONU afin de préparer un référendum d’autodétermination. Mais ce scrutin n’a jamais eu lieu. Considérant que le Sahara occidental fait partie intégrante du royaume, le Maroc refuse d’organiser tout référendum dont l’un des choix serait l’indépendance.

« La surveillance policière musclée de la maison de Sultana Khaya l’illustre bien : le Maroc est déterminé à mettre sous pression, y compris psychologiquement, tout opposant à la souveraineté qu’il revendique sur le Sahara occidental », a conclu Goldstein.

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