Samedi 1er février, l’Associu Sulidarità tenait une conférence de presse devant la prison d’Ajaccio pour dénoncer les atteintes aux droits des prisonniers politiques corses. Non rapprochement et torture blanche sont toujours au programme de l’État Colonial Français.
Voici le texte de la conférence de presse :
« Notre présence aujourd’hui devant la maison d’arrêt d’Aiacciu a une nouvelle fois pour but de dénoncer les atteintes aux droits, caractérisées par les dysfonctionnements volontairement entretenus de l’appareil judiciaire et de l’administration pénitentiaire dont sont victimes les prisonniers politiques corses.
La situation de Carlu Pieri, actuellement incarcéré dans cette prison d’Aiacciu, est révélatrice du non-respect des règles élémentaires du droit en matière de conditions de détention et qui doivent s’appliquer à toute personne jugée et définitivement condamnée.
Après avoir été lourdement condamné à une peine de 3 ans au mois de juin 2013, Carlu Pieri a dans cette même période immédiatement fait valoir son droit (par l’intermédiaire d’une demande officielle) à être transféré au centre de détention de Borgu, situé comme chacun sait, dans la région périurbaine bastiaise, dont il est originaire et où réside sa famille.
A propos des liens familiaux, qui, comme cela est dit dans la loi, ne doivent pas être interrompus pendant la période de privation de liberté, la famille et les proches de Carlu Pieri éprouvent les plus grandes difficultés à faire valoir leur droit de visite et se heurtent à un blocage systématique des demandes de permis, comme celles qui ont été formulées depuis 6 mois par son petit-fils.
Il nous faut aussi signaler que le maintien prolongé en détention dans une maison d’arrêt d’un détenu définitivement condamné est contraire aux dispositions réglementaires, car les conditions de détention ne sont pas identiques. En effet certaines dispositions spécifiques au régime du condamné, et qui sont en application dans un centre de détention, sont destinées à améliorer le lien familial, incluant l’autorisation d’utiliser des moyens de communication contrôlés avec l’extérieur, ainsi que l’accès à différentes activités et formations destinées à faciliter la réinsertion après une libération.
Actuellement, Carlu Pieri vit toujours les conditions de détention d’un prévenu et donc est injustement privé des dispositions réglementaires inhérentes à son statut de prisonnier condamné. Pour toutes ces raisons évidentes, nous exigeons des pouvoirs judiciaire et pénitentiaire qu’ils rétablissent dans son droit Carlu Pieri en accédant rapidement à sa demande de transfert au CD de Borgu et que sa famille puisse enfin exercer son légitime droit de visite.
Nous souhaitons également attirer l’attention de l’opinion publique sur le cas de 5 autres prisonniers politiques transférés sur Paris au mois de novembre 2013. Transfert qui s’est déroulé dans des conditions exécrables, où les services de police ont réutilisé des procédés inhumains, comme la privation de la vision et de l’ouïe pendant plus de 6 heures. Nous avions déjà condamnés dans un passé récent de telles pratiques, qui avaient également suscité la désapprobation quasi unanime de l’ensemble de la classe politique et de la société civile corse.
Toujours avec la même force que nous confère notre combat contre les injustices, nous nous insurgeons également contre le fait que ces pères de famille n’aient pas encore été autorisés à recevoir la moindre visite de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs mères, de leurs pères ou de leurs proches depuis près de 3 mois maintenant, au prétexte incroyablement fallacieux de l’absence pour congé parental du greffier en charge d’instruire les demandes de permis de visite. Cette lamentable imposture savamment étudiée n’avait pour seul but que d’exercer une pression psychologique supplémentaire durant la période de Noël, qui dans notre culture revêt un caractère particulier pour nos liens familiaux.
Nous apportons notre soutien total aux militants discriminés dans leurs droits et nous assurons de notre solidarité indéfectible les familles qui sont aussi les victimes collatérales de ces procédés indignes.
Enfin, nous appelons le peuple corse à signifier à l’État sa volonté de faire respecter le droit humain. »
Associu Sulidarità
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