On meurt dans les prisons marocaines !
Hassana Elouali Aaleya, condamné, en 2012, à 3 années de prison, pour « délit » de manifestation pacifique et d’expression publique en faveur de l’autodétermination, vient de mourir ce 28 septembre dans l’hôpital militaire de Dakhla, où il avait été beaucoup trop tard transféré. Sa famille refuse aujourd’hui de l’enterrer et demande aux autorités de la prison et à la justice de procéder à une enquête et à une autopsie tant les conditions de son décès sont douteuses.Autour de sa famille, se sont rassemblés dans les quartiers sahraouis de Dakhla, des centaines de Sahraouis, émus et scandalisés d’une telle disparition. Assassinat, martyr, libération de tous nos prisonniers politiques, autodétermination, à bas la répression marocaine, voilà ce qui était scandé dans les rues de Dakhla lundi soir. Rassemblements pacifiques et d’émotion, rapidement réprimés et empêchés par les forces militaires présentes qui soumettent, depuis, ces quartiers à un couvre feu.La disparition d’un homme jeune, 42 ans, technicien dans la marine, militant actif dans le « Comité contre la torture de Dakhla », il a été arrêté 6 fois depuis 1996, est le signe cruel des méfaits d’une occupation coloniale, qui pour se maintenir, réprime, brutalise, torture ou pervertit. Hassana Elouali Aaleya était présent le 25 septembre 2011 dans le grand rassemblement tenu à Dahkla, rassemblement historique car très difficile dans cette ville où les Sahraouis sont devenus minoritaires. Rassemblement à haut risque : le jeune Mohamed Lamin Maichan y avait été battu à mort par des colons marocains, encouragés par la police locale et plusieurs militants avaient été arrêtés. Hassana ElOuali, lui, a été arrêté le 6 janvier 2012 puis condamné à 3 ans de prison ferme.Depuis il accomplit sa peine et comme dans d’autres prisons, El Aïoun, Aït Melloul, Salé … il a mené des grèves de la faim pour obtenir un minimum de respect et des conditions d’incarcération moins déplorables. C’est sans doute sa dernière grève de 23 jours qui l’a davantage affaibli ; les autorités pénitentiaires lui refusant un minimum de soins.
Cette disparition ne peut que confirmer les inquiétudes des autorités de la RASD qui ne cessent d’interpeler l’ONU pour que la MINURSO dispose d’un mandat qui lui permette d’alerter, de protéger tous ces militants soumis à l’arbitraire. Cette disparition mobilise les associations sahraouies des droits de l’homme, AFAPREDESA, CODESA, ASVDH qui vont porter à Genève auprès du Groupe de travail sur la détention arbitraire ou auprès du Comité contre la torture, le dossier de cette scandaleuse disparition, comme celui de tous les prisonniers politiques Sahraouis.
Cette disparition nous mobilise en France et nous le dirons devant l’Ambassade du Maroc, ce vendredi 3 octobre 2014 à 17h !
Nous dénoncerons la responsabilité du pouvoir marocain et nous demanderons une enquête impartiale et indépendante pour rechercher les circonstances de ce décès. Nous exigerons aussi la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et marocains et demanderons au gouvernement français de ne plus soutenir un pouvoir qui bafoue en toute impunité le droit international. Nous nous associerons, en cette veille de la fête de l’Aïd, à la douleur de ses proches, de ses amis et de tous les prisonniers politiques particulièrement affectés par cette mort.
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Association des Amis de la RASD 356 rue de Vaugirard 75015 Paris |
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