Entre 5 000 et 7 000 personnes ont répondu à l’appel de Sulidarità. Parmi eux, des délégations basque, bretonne, sarde, une O.N.G., la Ligue des droits de l’homme, et de nombreux élus de tous bords.
» Un vrai succès pour que Paris ne puisse plus nous ignorer «
» Un vrai succès pour le mot d’ordre #Amnistie, sur le plan international comme local, pour tous nos prisonniers. De nombreuses délégations internationales, et une O.N.G. internationale – l’ONG CNRJ – se sont déplacées.
Une O.N.G. qui vient nous rencontrer de son propre chef c’est une première, ce qui veut dire que notre message commence à être relayé, et qu’il y aura désormais une écoute plus forte à l’international. Maintenant, c’est à Paris qu’on doit nous écouter. »
» Toutes les générations étaient présentes, des gens et des élus de tous bords, et bien entendu beaucoup de nationalistes. Une participation massive, avec un fort esprit de responsabilité : du calme et pas le moindre incident, ce qui ne donne que plus de force et de portée à notre message.
Ceci étant, il ne faut pas confondre notre volonté d’apaisement avec une quelconque faiblesse : nous sommes déterminés dans tous les domaines, sur tous les dossiers, et particulièrement sur celui des prisonniers politiques.
Des gens de tout âge de tous bords, mais on peut regretter la faible représentation de maires non nationalistes ?
Il y en avait plusieurs qui sont significatifs. C’est vrai que l’on aurait pu espérer une mobilisation plus large sur ce point. A nous de créer les conditions pour que, si nous devions nous mobiliser une nouvelle fois, celles et ceux qui n’étaient pas là aujourd’hui y soient une prochaine fois. «
» Cette belle mobilisation était très importante: il fallait que la question des prisonniers politiques ne soit pas occultée après la victoire des nationalistes au mois de décembre. Nous avons eu peur qu’elle n’apparaisse plus, et avions été obligés de forcer la discussion avec le Premier ministre pour en parler lors de sa venue en juillet.
Aujourd’hui, nous sommes très contents de voir que cette question est encore au centre de la vie politique et insulaire, car la Ligue la considère centrale dans le cadre du Processus de paix en Corse.
Elle seule permettra d’apporter un réel apaisement pour notre île. «
Plusieurs maires présents dans le cortège.
» Il faut que la loi soit appliquée pour tous, et ce n’est pas le cas aujourd’hui. Nous sommes sensés être dans un Etat de Droit, et pourtant la loi n’est pas respectée, notamment en ce qui concerne le rapprochement des prisonniers. Vis-à-vis des familles, nous avons aujourd’hui une situation dramatique.
La Corse est un grand village, nous avons tous des parents, parenti è amichi, il m’a donc paru naturel de venir soutenir ces familles qui sont dans la peine aujourd’hui. «
» J’ai participé avec d’autres, lors de la précédente mandature, à l’initiative majeure pour obtenir l’Amnistie des prisonniers politiques. Au-delà de ce que cela implique pour les familles, c’était aussi une manière de répondre au dépôt des armes initié par le F.L.N.C., et d’amener la Corse vers la Paix. Nous attendions un geste fort des clandestins, et je pense que l’on est en droit aujourd’hui d’en attendre un de l’Etat. Cela dépasse les clivages Droite-Gauche, et cette démonstration de force était importante, pour dire à Paris que l’on attend un geste qui ne nécessite aucune révision constitutionnelle, et nous permette de sortir par le haut de cette impasse que l’on connait depuis 40 ans.Ma présence était dans le droit fil de ce que je défends depuis longtemps : l’Amnistie des prisonniers politiques. Je mets le commando Erignac à part, puisque l’on est là face à un crime de sang, mais là encore on ne comprend pas l’attitude de l’Etat : il ne peut pas s’inscrire dans une politique de vengeance. Il doit appliquer les règles qu’il a lui même édictées, et la règle dit que tout prisonnier qui a été condamné doit pouvoir bénéficier du rapprochement. Il est inadmissible que l’on condamne les familles, et c’est aussi pour cela que j’étais présent aujourd’hui, car en tant que membre de la Ligue des droits de l’Homme, j’attends de l’Etat qu’il respecte la loi, c’est ce que l’on doit attendre d’un Etat de Droit. «
» Cette réussite d’aujourd’hui est une réelle réponse faite à Manuel Valls. Aujourd’hui, le peuple corse en a assez que la France ne nous écoute pas. Nous attendons des actes, et des actes forts de la part de l’Etat français.
L’Amnistie des prisonniers est une demande qui a été portée par l’ensemble des élus de l’Assemblée de Corse et non seulement les nationalistes. C’est la volonté de l’ensemble du peuple corse, et la France doit nous écouter. «
« Nous sommes tous venus pour militer pour l’Amnistie des prisonniers politiques. On retrouve toutes les catégories sociales et d’âge, des non-nationalistes, des gens qui ont débuté le combat et les générations suivantes jusqu’à la jeunesse, c’est rassurant.
Par ailleurs, concernant le rapprochement, je pense qu’il faudrait peut-être aussi élargir le débat aux prisonniers de droit commun corses qui ont certains problèmes similaires à ceux des prisonniers politiques. A un moment donné, il va falloir aussi se préoccuper de ces gens par rapport à leurs familles, qui sont soumises à une double peine, l’éloignement et le coût financier pour rendre visite aux leurs. C’est valable pour tous les Corses. «
Source : www.corsenetinfos.corsica/Amnistia-Entre-5-000-et-7-000-personnes-dans-les-rues-d-Ajaccio_a23384.html
L’associu Sulidarità appelle à une journée de mobilisation le 24 Septembre prochain à Ajaccio avec pour mot d’odre : Hè ghjunta l’ora di fassi sente ! »
Aujourd’hui une fois de plus, l’état Français a démontré sa capacité à nier la volonté populaire. En effet, cet après midi, Petru Paoli et Emmanuel Peru dont le juge avait ordonné la libération se sont vus maintenir en détention à la demande du parquet. Marc Ganu libéré il y a 5 jours, comparaissait libre aujourd’hui et a été pour sa part de nouveau incarcéré.
Cette décision scandaleuse aux motifs fallacieux est une provocation de plus, la provocation de trop !
Cette décision accroît un peu plus la pression psychologique infligée à nos frères et contribue au désarroi des familles qui espèrent chaque jour un peu plus que cette situation cesse.
Alors que l’ensemble de la société Corse s’est prononcée en faveur d’une loi d’amnistie pour les prisonniers et recherchés politiques, il est impensable que Paris persiste dans le déni de démocratie.
Il est temps que les injustices subies par nos frères cessent, il est temps que le peuple corse uni fasse entendre sa voix !
L’associu Sulidarità avait appelé le peuple Corse à se tenir prêt pour une mobilisation d’envergure lors des Ghjurnate di Corti.
Cette mobilisation nous l’annonçons dès à présent, il s’agira d’une manifestation réunissant l’ensemble du peuple Corse sous un mot d’ordre clair : HÈ GHJUNTA L’ORA DI FASSI SENTE, Amnistia !
Nous appelons l’ensemble de la société Corse dans toute sa diversité à marcher à nos côtés le 24 Septembre à Aiacciu pour affirmer notre volonté de construire la paix.
Nous appelons les forces vives de cette île à se mobiliser avec nous afin de soutenir la vingtaine de familles touchées par la répression.
Nous appelons chaque Corse qui se sent concerné par le sort des prisonniers et recherchés politiques à nous rejoindre dans les rues d’Ajaccio.
Et enfin nous appelons tous ceux qui ont soutenu la campagne #Amnistia depuis le début, mais également les maires et conseillers municipaux, les élus de la Corse, qui ont voté des délibérations en faveur d’une loi d’amnistie à manifester avec nous afin de réaffirmer leur volonté de voir les portes des prisons s’ouvrir.
Tuttin in Aiacciu u 24 Sittembre, ch’hè ghjunta l’ora di fassi sente !
Associu Sulidarità
16 août 2016
Retrouvez un entretien avec Jean-Marie Poli, président de l’Associu Sulidarità, réalisé par la radio Alta Frequenza.
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