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Libres après 40 ans de prison !

EuskalHerria 27 mai 2019 Commentaires fermés sur Libres après 40 ans de prison !

Janet et Janine AFRICA ont été libérées

hier après 40 ans de prison

 

Quelle belle nouvelle ! Un an après la libération de Debbie Africa – la première des « MOVE 9 » à sortir vivante de prison – ses deux compagnes de cellule viennent à leur tour de quitter l’univers carcérale pour femmes de Cambridge Springs (Pennsylvanie) … En pièce jointe la photo de Janet et Janine quelques minutes après leur sortie de prison. C’est un immense soulagement pour toutes celles et tous ceux qui ont combattu aux côtés de cette famille endeuillée et décimée par l’extrême violence politique et policière dont elle est victime depuis plus de 40 ans. Avec au premier rang de ses soutiens Mumia Abu-Jamal.

 

Le collectif français LIBERONS MUMIA est particulièrement honoré de compter parmi les fidèles de ces femmes courageuses et combattantes. Les visites régulières qui leur ont été rendues en prison, tout comme les campagnes menées en France pour leur libération témoignent de cette solidarité et de ce combat partagé : https://bit.ly/2JYV8Gz

Pour en savoir plus sur ce très long combat : lire l’article du GUARDIAN (ci-dessous)

>>> lire le livre de Claude Guillaumaud-Pujol « Prisons de femmes » édité par Le Temps des Cerises

>>> consultez le site « MOVE » : www.move- thestory.com

Site Web:  www.mumiabujamal.com

 

The Guardian

Edition international / 25 mai 2019 Par Ed Pilkington à New York

Deux femmes libérées après 40 ans de prison

Janine Phillips Africa et Janet Holloway Africa ont été libérées …

Pendant 40 ans, Janine Phillips Africa avait une technique pour faire face au fait d’être enfermée dans une cellule de prison pour un crime qu’elle dit ne pas avoir commis. Elle évitait les anniversaires, Noël, le Nouvel An et tout autre événement qui mettait l’accent sur le temps qui passait alors qu’elle n’était pas libre.

« Les années ne sont pas mon centre d’intérêt », écrit-elle dans une lettre au Guardian. « Je pense à ma santé et aux choses que je dois faire jour après jour. »

Samedi, elle pourrait enfin commencer à accepter le passage du temps. Elle et sa compagne de cellule et sœur dans la lutte de libération noire, Janet Holloway Africa, ont été libérées du SCI Cambridge Springs en Pennsylvanie, après une longue lutte pour leur libération conditionnelle.

La libération de Janine, 63 ans, et de Janet, 68 ans, marque un moment clé dans l’histoire du Move 9, le groupe de militants afro-américains du pouvoir noir et de l’environnement qui ont été emprisonnés après un siège de leur domicile par la police en août 1978. Ces deux femmes étaient les dernières des quatre femmes du groupe à être libérées sur parole ou à mourir derrière les barreaux.

La saga de Move a été l’une des plus dramatiques et des plus surréalistes de la lutte pour la libération des Noirs des années 1970. Avec leurs pairs, les femmes vivaient dans une maison commune à Philadelphie sous la direction de John Africa, alias Vincent Leaphart, fondateur du groupe. Tous les membres ont pris le nom de « Africa » pour montrer qu’ils se considéraient comme une famille.

Entre les Black Panthers et les hippies de la côte ouest, Move a fait campagne non seulement pour l’égalité de traitement des Afro-Américains, mais aussi pour le respect des animaux et de la nature, en prenant soin de 48 chiens errants dans leur maison. De telles attitudes non conventionnelles les ont mis en conflit avec leurs voisins et la police de Philadelphie, une force notoirement brutale, même selon les normes américaines. Après un siège de plusieurs mois, le 8 août 1978, des officiers sont entrés pour évacuer le groupe de la propriété. Dans la mêlée, l’officier James Ramp a été tué.

Durant leur incarcération, elles ont participé à des collectes de fonds communautaires et à des programmes sociaux, y compris la formation de chiens d’assistance. « Ce sont des femmes remarquables qui méritaient d’être libres » selon leur avocat, maître Brad Thomson.

Le Guardian a correspondu avec Janine Africa dans le cadre d’un projet journalistique visant à faire la chronique de la vie de 19 noirs radicaux qui sont ensuite restés derrière les barreaux. Elle a décrit comment, après avoir été arrêtée à 22 ans, elle a partagé une cellule avec Janet et Debbie Africa.

Pendant plus de 40 ans, elles ont gardé le moral en s’occupant d’un chien élevé dans leur cellule qu’elles ont formé pour travailler avec des personnes vulnérables. Ils aidaient également les jeunes détenues et cultivaient des légumes dans l’enceinte de la prison.

Janine et Janet Africa vont probablement retourner vivre à Philadelphie. L’organisation Move existe toujours dans la ville, où elle continue de faire campagne sur les questions de justice raciale et de protection de l’environnement.

Ni Debbie, ni son mari Michael Sr (libérés en 2018) n’ont eu d’infractions ou de violations de leurs conditions de libération conditionnelle depuis leur libération. Une fois rejoints par leurs collègues, ils feront pression pour la libération des trois membres de Move encore emprisonnés.

Malgré le seul tireur, et malgré le fait que le groupe ait toujours protesté contre le fait qu’ils n’étaient pas armés et que Ramp ait été tué par le feu de ses collègues officiers, les cinq hommes et les quatre femmes ont chacun été condamnés de 30 à 100 ans de prison.

Pour Janine Africa, sa libération est ressentie comme douce-amère. Dans ses correspondances avec le Guardian, elle parle de la double tragédie de sa vie.

Deux ans avant le siège de 1978, la police s’est présentée à la Move House de Powelton Village et a commencé à harceler le groupe. Une bagarre s’en est suivie et Janine a été renversée alors qu’elle tenait son bébé de trois semaines dans ses bras. Le bébé a été piétiné, son crâne brisé. Il est mort plus tard dans la journée.

Puis, le 13 mai 1985, alors que Janine Africa était en prison depuis sept ans, elle a appris la terrible nouvelle que les autres membres de la « famille » de Move avaient été agressés une deuxième fois. À cette occasion, la police ne s’est pas contentée d’y aller en tirant des coups de feu, elle a largué une bombe incendiaire à partir d’un hélicoptère, ce qui a provoqué un incendie et détruit la Move House et 60 autres maisons dans un quartier majoritairement afro-américain. Onze membres de Move ont été brûlés à mort. Ils comprenaient le fondateur John Africa et cinq enfants, dont l’un était l’autre fils de Janine, Little Phil, âgé de 12 ans.

Le Guardian a demandé à Janine comment elle avait pu accepter d’avoir vu deux enfants tués par des brutalités policières.

Janine Phillips Africa s’exprime en ces termes : « Il y a des moments où je pense à la vie et à mon fils Phil, écrit-elle, mais je ne garde pas longtemps ces pensées dans ma tête parce qu’elles me font mal. Le meurtre de mes enfants, de ma famille, m’affectera toujours, mais pas de manière négative. Quand je pense à ce que ce système m’a fait, à moi et à ma famille, ça me rend encore plus attaché à mes convictions. »

La libération conditionnelle de Janine et Janet Africa fait suite à la libération en juin dernier de Debbie Sims Africa, qui avait été arrêtée comme elles lors du siège de 1978 alors qu’elle était enceinte de huit mois et qui avait ensuite donné naissance à son fils, Michael Davis Jr, dans une cellule. Une quatrième femme, Merle Austin Africa, est morte en prison en mars 1998.

Trois hommes de la « famille » Move sont toujours en prison : Eddie Goodman Africa, qui a récemment comparu devant un comité de libération conditionnelle, ainsi que Chuck Sims Africa et Delbert Orr Africa. Michael Davis Africa Sr, le père du garçon né dans une cellule et mari de Debbie, a été libéré en octobre 2018. Phil Africa est mort en prison en janvier 2015.

L’avocat des deux femmes libérées, Brad Thomson du People’s Law Office, a déclaré que leur libération conditionnelle était une victoire non seulement pour elles et leurs proches, mais aussi pour l’organisation Move et le « mouvement pour libérer tous les prisonniers politiques ». Il a souligné que le personnel pénitentiaire les avait décrits comme des détenues modèles et qu’aucune des deux n’avait fait l’objet d’une sanction disciplinaire durant leurs 40 années d’incarcération.

 

Traduction Collectif français LIBERONS MUMIA

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