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Dans l’espoir de voir s’ouvrir une nouvelle étape sur la question des prisonniers

EuskalHerria 4 février 2020 Commentaires fermés sur Dans l’espoir de voir s’ouvrir une nouvelle étape sur la question des prisonniers
Samedi 11 janvier, 80 000 personnes ont manifesté à Bayonne et Bilbo pour exiger une issue à la situation des prisonniers basques, à commencer par la fin des mesures d’exception qui leur sont imposées. Le message est adressé aux gouvernements de Paris et de Madrid.
Kattin CHILIBOLOST|mediabask
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80 000 personnes ont manifesté samedi au Pays Basque. © FOKU

Orain Presoak, maintenant les prisonniers”. Telle une injonction, ce slogan a rassemblé 10 000 et 70 000 personnes à Bayonne et Bilbo, lors de la manifestation reconduite d’année en année pour exiger des avancées sur la question des prisonniers basques. Ce samedi 11 janvier, depuis une estrade montée à Saint-Esprit, les vice-présidents de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) Maider Behoteguy et Kotte Ecenarro, puis Anaiz Funosas et Michel Berhocoirigoin, respecectivement présidente de Bake Bidea et Artisan de la Paix se sont relayés au micro pour exiger du gouvernement français qu’il continue à agir pour le processus de paix au Pays Basque. “Nous sommes aujourd’hui dans une situation bloquée. Nous sommes arrivés à la fin d’une étape. […] Mais, la fin des mesures d’exception, tout comme la fin de la violence politique ne constituent pas à elles seules les conditions d’une paix durable et d’un vivre ensemble souhaité : elles en sont des conditions absolument nécessaires, mais pas suffisantes !”, ont-ils scandé. Ils ont appelé à l’ouverture d’une “nouvelle étape” et à des avancées dans le cadre de l’espace de dialogue ouvert entre le gouvernement français et la délégation du Pays Basque.

A Bilbo, deux victimes du conflit ont interpellé le gouvernement de Madrid. Axun Lasa, sœur de Joxean Lasa, séquestré et tué par le Gal, et Rosa Rodero, veuve de Joseba Goikoetxea, mort dans un attentat d’ETA, ont témoigné de la souffrance causée par le conflit et ont dit l’urgence d’y mettre fin. Et cela, par l’abandon des politiques d’exception appliquées aux prisonniers basques, à savoir la fin de la dispersion, la libération des prisonniers gravement malades et de ceux qui sont libérables. A leur tour, Joseba Azkarraga et Atxa Bego, représentant le réseau citoyen Sare ont appelé le nouveau gouvernement à prendre ses responsabilités pour trouver une issue à la situation “insoutenable”.

En fonction depuis ce lundi 13 janvier, le nouvel exécutif espagnol de coalition est composé d’élus du PSOE et d’Elkarrekin Podemos, avec à sa tête, Pedro Sanchez, qui, comme le rappelle Bake Bidea, “avait exprimé voici un an et demi sa volonté de changer la politique pénitentiaire”. Lundi, Joseba Azkarraga a annoncé que des représentants de Sare iraient rencontrer les groupes parlementaires du Congrès des Députés de Madrid. D’après lui, la situation est plus propice au changement maintenant qu’il y a deux ans : “les formations qui siègent à l’éxécutif se sont positionnées dans la ligne de nos revendications”, a-t-il rappelé, en référence aux motions votées au Parlement de Navarre et de Gasteiz. Sans oublier que le chef du gouvernement Pedro Sanchez doit concilier avec les partis catalans et basques, sans qui il n’aurait pas été reconduit à la tête de l’exécutif.

Samedi, les représentants des partis catalans d’ERC, de JuntsxCat et de la Cup, pour qui l’objectif de vider les prisons est désormais un objectif commun, défilaient aux premiers rangs de la manifestation de Bilbo. Concernant le PNV, des membres y ont assisté à titre personnel, mais le parti, contrairement à son aile du Nord, n’a pas envoyé de représentation officielle à Bilbo. Des élus de Podemos, dont la formation est aujourd’hui à la tête de l’État, étaient présents. Le PSOE, lui, était absent.

Quant à la position du nouvel exécutif sur la question des prisonniers, Jon Hernández, (Elkarrekin Podemos), a déclaré la semaine dernière sur les ondes de Radio Euskadi que le gouvernement de coalition “aurait le courage de mettre fin à la politique de dispersion et de respecter les droits de ces personnes d’accomplir leur peines près de chez eux”, “malgré les pressions qu’il subirait”, faisant référence aux réactions des parlementaires de droite, très virulents dès qu’il s’agit de la question des prisonniers basques. De son côté, José Antonio Pastor, figure de poids au PSE, a appelé au changement, “en accord avec la légalité pénitentiaire”, ajoutant que le “moment est propice pour commencer à faire des pas, avec sérieux, rigueur et intelligence politique”. Reste à traduire ces paroles en actes.

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