La Voix des zapotèques Xiches en prison
Après dix-sept ans, il faut à nouveau tout laisser pour continuer à exiger la liberté immédiate et inconditionnelle de nos prisonniers politiques et de conscience. Cela fait dix-sept ans que nous résistons avec dignité et colère…
Communiqué de La Voix des zapotèques Xiches en prison
Il y a dix-sept ans commençaient les opérations militaires dans la Région Loxicha. L’incursion de l’armée fédérale n’a été qu’une partie de ce qu’aujourd’hui nous connaissons comme « des opérations de contre-insurrection ».
Plus de cent cinquante personnes ont été arrêtées sans mandat, torturées et ont été obligées de signer et de donner leurs empreintes digitales sur des feuilles blanches pour leur fabriquer des délits. Des meurtres sélectifs déguisés en affrontements ou en tentatives de fuite, des viols et des déplacements forcés de la population marquent le commencement de la mise en place d’une guerre contre les habitants de la Région Loxicha.
Ce qui a immédiatement suivi l’occupation militaire, et qui persiste de nos jours, est la mise en application des politiques sociales d’assistanat ayant comme objectif de figer l’inégalité et de consolider certains groupes au pouvoir. Ces politiques montrent la façon dont laquelle le pouvoir du capital et de l’État s’acharnent contre les peuples qui exercent leur auto-organisation, afin de les capturer, de les affaiblir et de les détruire pour qu’ils deviennent des peuples obéissants et participants aux institutions créées depuis en haut.
En nous offrant la soit disant « voie démocratique » pour la gestion des améliorations des conditions de vie de la population, ils créent de faux dirigeants et des représentants du mécontentement, qui se spécialisent à leur tour dans l’obtention des bénéfices pour les victimes, ce qui fait partie aussi de la stratégie de contention, puisqu’il semble plus facile de négocier que de s’engager véritablement dans la lutte pour la liberté et la justice.
« Le Combat contre la pauvreté » tant acclamé par le gouvernement, essaie de garantir une stabilité et une gouvernabilité, mais dans les faits, c’est la politique par laquelle ils cherchent à contrôler et à apprivoiser les espaces où naît la résistance au néolibéralisme.
Après dix-sept ans, il faut à nouveau tout laisser pour continuer à exiger la liberté immédiate et inconditionnelle de nos prisonniers politiques et de conscience. Cela fait dix-sept ans que nous résistons avec dignité et colère devant un État qui obéit seulement aux demandes du pouvoir et du capital transnational.
Les prisonniers Loxicha ont été transférés le 20 juin de la prison n°13 de « Mengolí de Morelos, Miahuatlán », dans l’État d’Oaxaca, vers la prison n°6 « Huimanguillo », État du Tabasco. Puis ils ont été re-transférés de cette dernière vers à nouveau la prison n°13 de « Mengolí de Morelos, Miahuatlán », où ils résistent aujourd’hui. Cela fait plus de cent jours d’isolement total et sans aucune communication possible vers l’extérieur dans ces Laboratoires d’Extermination.
Aujourd’hui 25 septembre 2013, le calendrier répressif qui a débuté en 1996 continue sa course, avec dix-sept ans d’impunité pour les auteurs matériels et intellectuels des crimes de lèse humanité : Le génocidaire Ernesto Zedillo, Diódoro Carrasco Altamirano et Gabino Cué Monteagudo** qui continuent à bénéficier des avantages obtenus par leurs participations à la guerre contre les peuples indigènes.
Erika-Sebastian-Familiares-de-los-Presos
Liberté pour les Prisonniers Politiques et de Conscience de la Région Loxicha.
Halte à la Guerre contre nos peuples indigènes !
Liberté pour Alvaro Sebastian Ramirez !
* Communiqué adressé aux compagnons et compagnonnes de l’EZLN ; aux compagnons et compagnonnes du Congrès National Indigène ; aux compagnons et compagnonnes du Réseau contre la répression et pour la Solidarité ; aux compagnons et compagnonnes adhérent-es à la sixième déclaration du Mexique et du monde et aux peuples du Mexique et du Monde.
** Ernesto Zedillo Ponce de León fut président du Mexique entre 1994 et 2000. Membre du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel). Diódoro Humberto Carrasco Altamirano fut membre du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel). Il a été ministre de l’intérieur de 1999 à 2000 pendant la présidence d’Ernesto Zedillo et gouverneur de l’État d’Oaxaca de 1992 à 1998. Quant à Gabino Cué Monteagudo est l’actuel gouverneur de l’État d’Oaxaca.
Traduit par Les trois passants
Source et plus d’infos : http://liberonsles.wordpress.com/
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