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Sahara occidental : Assez de repression ! Liberation des prisonniers politiques !

17avril 28 janvier 2014 0

« Les peuples qui ont lutté et survécu à toutes les dominations savent bien que, malgré tous les murs qui ont été construits pour les  marginaliser et les détruire, ils ont cependant réussi à conserver leur culture et leurs valeurs ainsi que leur mémoire et identité, grâce à la résistance et à l’union de leurs peuples »

Adolfo Perez Esquivel, Prix Nobel de la paix

Avec ses affiches placardées dans le métro et sur les murs de nos villes, le pouvoir marocain vante la douceur de vivre pour attirer touristes et investisseurs. Mais il se garde bien de montrer l’envers du décor: répression des manifestations, disparitions, tortures dans les prisons et  les commissariats, arrestations arbitraires et procès inéquitables avec de lourdes condamnations de militants politiques marocains et sahraouis.

La situation est particulièrement dramatique au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis le retrait du colonisateur espagnol en 1975. Occupation totalement illégale comme l’ont confirmé la Cour internationale de Justice, les Nations unies et l’Union africaine. Aucun pays au monde ne reconnait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental qui est considéré par l’ONU comme un territoire non autonome en voie de décolonisation.

Les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, reconnu comme seul représentant légitime du peuple sahraoui, n’ont toujours pas abouti en raison de la politique d’occupation du pouvoir marocain et de son  refus d’appliquer le droit international. En même temps, il poursuit la répression contre la population sahraouie. Actuellement, 72 militants sahraouis sont incarcérés et des dizaines d’autres sont en liberté provisoire dans l’attente de leur jugement. Ils sont 22, pour la plupart défenseurs des droits de l’homme, à être détenus depuis novembre 2010 à la prison de Salé suite au démantèlement violent du « camp de protestation » de Gddeim Izik installé en octobre 2010 dans le désert par plus de 20 000 Sahraouis pour défendre leurs droits politiques , économiques , sociaux et culturels. Victimes de tortures, dont la pratique a été reconnue par le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Juan Mendez,  ils ont mené plusieurs grèves de la faim pour protester contre leur arrestation et leurs conditions de détention. Alors que ce sont tous des civils qui réclament  le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ils ont été jugés par un tribunal militaire comme des criminels de droit commun (accusés d’association de malfaiteurs, d’outrage et de violences à fonctionnaires publics et homicides volontaires) et condamnés le 17 février 2013 à de très lourdes peines de prison, de 20 ans à la perpétuité (30 ans pour Ennaâma Asfari, co-président du CORELSO, qui a été  arrêté … la veille des faits qui lui sont reprochés).

De nombreuses organisations internationales des droits de l’homme (Amnesty international, Fédération internationale des droits de l’homme, Human Rights Watch…) ont estimé que ce procès était inéquitable car « il n’avait pas respecté les normes du droit à un procès équitable ». Ce verdict inacceptable a été décidé par le pouvoir marocain pour essayer de briser la résistance du peuple sahraoui. Le gouvernement français n’a rien trouvé à redire à ce jugement ; il a même vanté les progrès du Maroc en matière de droits de l’homme alors que le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a demandé de « réexaminer les sentences des centaines de détenus condamnés à la suite de procès inéquitables fondés le plus souvent sur des aveux obtenus sous la torture et les mauvais traitements ». C’est à juste raison que l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) a lancé récemment un appel sur le thème: « Sahara occidental: France-Maroc, l’amitié de la honte ».

Le peuple sahraoui n’en peut plus de vivre en exil ou sous occupation marocaine. 38 ans, ça suffit! Il est urgent d’agir pour que la question du Sahara occidental trouve enfin une  solution fondée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination qui est un droit de l’homme fondamental comme l’indique l’article 1er du Pacte international de l’ONU relatif aux droits civils et politiques.

Les associations solidaires de la lutte du peuple sahraoui poursuivent leur mobilisation avec le soutien de nombreuses associations des droits de l’homme et de développement, de syndicats,  partis et élus (délégations, manifestations, envoi d’observateurs aux procès et de missions civiles dans les territoires occupés, campagnes de parrainage*…) pour obtenir la libération des prisonniers politiques sahraouis, l’arrêt de la répression et le respect des libertés fondamentales (information, expression, association, manifestation) dans les territoires occupés**. Cette mobilisation vise aussi à interdire l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, à inclure dans le mandat de la mission spéciale des Nations unies (Minurso) un mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental  et à permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir par un référendum d’autodétermination.

Paris le 25 janvier 2014

* pour participer aux campagnes de parrainage des prisonniers sahraouis, consulter les sites www.ecrirepourlesliberer.com et www.asdhom.org

** pour plus d’informations sur la question sahraouie, consulter http://www.arso.org, http://www.spsrasd.info/fr, http://www.afapredesa.org, www.nouvellesdusahara.fr

 

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